La décision annoncée récemment par le wali d'Oran d'adopter, dès la
prochaine rentrée scolaire, le système dit à «horaire continu», qui redéfinit
l'horaire des cours de 8h à 14h avec une pause de 15 minutes à midi, suscite
des réactions diverses de la part des enseignants et des parents d'élèves.
Tous affichent néanmoins une certaine ouverture à ce nouveau système
d'horaire, largement utilisé dans les pays anglo-saxons et auquel on prête
diverses qualités, pourvu qu'il soit intégré dans un contexte pédagogique
favorable.
Il y a d'abord les avantages avérés de ce système : éviter les allers et
retours répétés des élèves et atténuer du coup les contraintes liées au
transport scolaire, disposer d'après-midi libres à partir de 14h, ce qui permet
aux élèves, particulièrement ceux des classes d'examen, d'avoir assez de temps
libre pour se reposer, réviser, faire des cours de rattrapage ou prévoir des
activités sportives.
Le système n'est pas tout à fait nouveau en Algérie. Certaines wilayas en
font déjà l'expérience, comme Constantine à titre d'exemple. A Oran aussi,
l'expérience est tentée dans un CEM de Sidi El-Bachir, dans la périphérie ouest
de la ville. Selon les syndicats des enseignants, le débat sur la question est
ouvert depuis quelques années.
Au ministère, il y a une réflexion sur les moyens organisationnels à
mettre en Å“uvre pour assurer une meilleure efficacité pédagogique, a indiqué le
responsable du Snapest à Oran, M. Aous. Le recours à l'horaire continu
constitue, selon la même source, une des pistes proposées pour arriver à cet
objectif. Une piste, assure-t-il, qui s'est imposée d'une manière accentuée
avec l'avènement du week-end semi-universel et les répercussions qu'il a eues
sur le dispatching des horaires les jours de la semaine. En effet, avec
l'adoption du nouveau week-end (vendredi-samedi), l'école ouvre 4 jours et demi
par semaine, (pas d'école vendredi, samedi et mardi après-midi), alors
qu'auparavant l'école était ouverte cinq jours sur sept (école fermée jeudi
après-midi, vendredi et lundi après-midi). Ce qui revient à dire que l'école a
perdu une demi-journée de cours, qu'il fallait compenser sur les jours
ouvrables. Ce qui a suscité plus de pression aussi bien sur les élèves que sur
les enseignants. Ceci sans compter l'effort organisationnel supplémentaire
exigé de la part de l'administration des établissements, qui devait gérer d'une
manière optimale ses infrastructures. Le syndicaliste préconise comme mesure
d'accompagnement de ce système, dit à horaire continu, la réduction de la durée
d'une unité pédagogique d'une heure à 45 minutes.
Un avis pas du tout partagé par Mme Arif, membre de la Fédération des
associations de parents d'élèves, qui estime que tout changement de cette
nature exige d'abord une réflexion approfondie de la part de spécialistes, en
donnant la possibilité à tous les acteurs de présenter leurs visions. Aussi,
a-elle ajouté, en parallèle avec ce système d'horaire continu, on doit disposer
de cantines scolaires pour l'ensemble des établissements concernés, ce qui est
loin d'être le cas actuellement.
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Posté Le : 01/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Barti
Source : www.lequotidien-oran.com