Algérie

Syrie, une plaie ouverte


Plus que jamais, la situation en Syrie fait mal. Ce qui se passe dans ce pays est horrible à tous points de vue. Sur le plan humanitaire d'abord, avec ces morts au quotidien, ces destructions de villes à l'arme lourde, ces terrifiants raids aériens, cette horreur qui fait partie, depuis le début en 2011 de la crise syrienne, de la vie dans ce pays martyrisé. Sur le plan politique ensuite, avec cet échec patent d'un passage à une ère de «démocratie» sur le sillage du «printemps arabe» qui n'a pas réussi à changer de régime dans un pays où la puissance des confessions et des tribus est aussi forte que la force des armes. Sur le plan militaire ensuite, où la puissance des armes utilisées par les parties au conflit a fini par détruire tout le pays et raser à jamais des villes plusieurs fois millénaires, gorgées d'une histoire difficile à retrouver.La Syrie aujourd'hui est devenue une immense plaie politique dans une région plus que jamais instable, un drame humanitaire, mais également une affreuse ingérence étrangère qui a fait capoter tous les processus de paix engagés par l'ONU et une partie de la communauté internationale. Jusqu'à cette dernière semaine où, de nouveau, on parle de massacres, d'hôpitaux détruits, de populations assassinées par des raids de l'aviation. Au Conseil de sécurité de l'ONU, les divergences de positions, qui en fait sont à l'origine de la poursuite de cette guerre civile, ont jusqu'à présent mis en échec une tentative de décréter une accalmie sur le front militaire et permettre d'ouvrir des couloirs humanitaires dans la Ghouta orientale pour évacuer les blessés et les réfugiés.
Cette posture défendue bec et ongles par les parrains de la «démocratie et le changement», c'est-à-dire des pays comme la France ou les Etats-Unis, qui accusent le régime syrien des pires atrocités, n'est pas celle de la Russie, l'unique mais combien puissant rempart de Damas, qui estime que le fond de la crise syrienne est autre. Et qu'il a plus de lien avec la propension des pays occidentaux, Etats-Unis en tête, à dénaturer et trafiquer la réalité sur le terrain. D'autant que pour le régime syrien, il s'agit, depuis le début en 2011, d'un complot et d'une déstabilisation, d'affaiblissement et de changement du pouvoir. Autrement, la crise aurait été depuis longtemps circonscrite, n'était-ce cette volonté délibérée des pays occidentaux à faire plier un régime qui, en retour, n'a rien vu venir, n'a su décrypter cette menace.
Bref, le drame syrien, la profonde meurtrissure dans ce pays est que le conflit perdure, qu'il entraîne chaque jour des victimes de trop, qu'il réduit encore plus les chances du pays de se redresser vite après sept ans de chaos total et, surtout, que «Bilad Echam» est en train de mourir. La longévité de cette crise a atteint des limites sans pareilles, intolérables, et tous les pays qui s'étripent, d'un côté comme de l'autre du conflit, pour imposer leur propre solution au drame syrien seraient bien inspirés de se mettre une fois pour toutes d'accord pour mettre un terme à l'un des conflits les plus meurtriers de l'histoire contemporaine. Et, surtout, de ne plus défendre des postures politiques et des options militaires dans un pays qui, de toute évidence, n'a plus les moyens d'assurer sa propre survie, encore moins de son peuple. Pour le reste, les seigneurs de la guerre de tout bord, comme les marchands d'armes, existeront toujours. Hier en Irak et en Libye, aujourd'hui en Syrie. Jusqu'à quand '
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