La situation conflictuelle en Syrie, où plus de 8.000 personnes ont été
tuées depuis le début de l'insurrection, en mars 2011, contre le régime d' El Assad, mobilise toujours les efforts de la Communauté
internationale pour son règlement.
En fait, deux camps s'affrontent
dans ce conflit qui remet au goût du jour les anciens réflexes politiques nés
de la guerre froide : Russes contre Occidentaux qui ont le soutien de pays
arabes du Golfe. Au milieu du gué, il y a bien sûr, les pays arabes regroupés
au sein de la Ligue
et qui concentrent leurs efforts autant sur la fin des violences que sur une
solution négociée et démocratique qui fasse sortir le pays de l'impasse
actuelle, dangereuse du reste pour l'avenir de ce pays.
Hier samedi au Caire, les
ministres arabes et russe des Affaires étrangères, dont les positions divergent
sur les moyens de mettre fin à la crise syrienne, étaient réunis au siège de la Ligue arabe pour examiner
les moyens de faire sortir la
Syrie de l'impasse politique actuelle.
La Russie a rejeté un nouveau
texte américain au Conseil de sécurité exigeant du régime d'El Assad l'arrêt «immédiat» des violences et appelant
l'opposition à «s'abstenir de toute violence», au cas où le pouvoir se plierait
aux exigences de cette résolution.
«Aujourd'hui, le plus urgent est
de mettre fin à la violence, quelle que soit son origine», a déclaré le chef de
la diplomatie russe Sergueï Lavrov, avant le début de la réunion. Il a estimé, dans
un discours à ses homologues arabes, que les forces du gouvernement, tout comme
celles de l'opposition, devaient sortir des villes syriennes. Pour autant, le
Qatar, qui milite pour une intervention étrangère et l'envoi d'armes à
l'opposition, estime qu'un cessez-le-feu est aujourd'hui insuffisant. «Il y a
un génocide systématique de la part du gouvernement syrien pendant que nous
parlons en ce moment de cessez-le-feu», a déclaré le ministre qatari des
Affaires étrangères, cheikh Hamad ben Jassem al Thani. «Nous ne pouvons
accepter seulement un cessez-le-feu», a-t-il ajouté. Il a aussi estimé qu'il
était temps d'envoyer des forces arabes et internationales en Syrie. Même
position de l'Arabie Saoudite qui a jugé que le veto opposé par la Russie et la Chine, à une résolution
onusienne, condamnant la répression en Syrie, avait permis au régime de Bachar el-Assad de poursuivre les
violences.
La position des «pays qui ont fait
échouer la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, et voté contre la
résolution de l'Assemblée générale sur la Syrie, a donné au régime syrien un passe-droit
pour poursuivre ses pratiques brutales contre le peuple syrien, sans compassion
et sans pitié», a déclaré le chef de la diplomatie saoudienne Saoud el-Fayçal.
Mais, à la fin de leur rencontre, les
ministres russe et arabes des Affaires étrangères ont appelé à la fin de la
violence en Syrie «d'où qu'elle vienne».
La Russie et les pays arabes
se sont mis d'accord sur cinq points et appellent à «la fin de la violence d'où
qu'elle vienne», ont annoncé à la presse les ministres qatari et russe des
Affaires étrangères, cheikh Hamad ben Jassem al Thani et Sergueï Lavrov.
Ils refusent également toute intervention étrangère, appellent à la mise en
place d' «un mécanisme de supervision impartial» et à autoriser l'arrivée de
l'aide humanitaire sans entraves, a précisé le ministre qatari. Ils ont
également réaffirmé leur soutien à la mission de l'envoyé de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie, Kofi Annan, qui a rencontré le
président Bachar Al Assad à
Damas samedi. Celui-ci a affirmé, par ailleurs, en recevant l'ex-secrétaire
général de l'ONU que le dialogue ne peut réussir tant qu'il y a des «groupes
terroristes» en Syrie.
Annan
pour trouver une solution négociée «Tout dialogue ou processus politique ne
peut réussir tant qu'il y a des groupes terroristes qui oeuvrent à semer le
chaos et la déstabilisation, en s'attaquant aux civils et aux militaires», a
déclaré le président syrien avec Koffi Annan venu négocier un cessez-le-feu. «La Syrie est prête à faire
réussir tout effort sincère pour trouver une solution» à la crise, a toutefois
assuré le président Assad.
La mission de M. Annan en Syrie, avec des rencontres avec des responsables
gouvernementaux et de la société civile, a pour priorités «un cessez-le-feu
immédiat», «une solution politique globale» et «un accès et une aide
humanitaires», avait indiqué le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Mais, le ballet diplomatique ne semble pas avoir
eu d'effet sur les événements dans le pays où 36 personnes ont été tuées samedi,
dans les violences à travers le pays, dont 27 dans la région d'Idleb, où ont péri 16 rebelles, 7 soldats et 4 civils.
En outre, l'armée syrienne a bombardé violemment cette ville, défendue
farouchement par des rebelles. «Il s'agit des bombardements les plus violents
depuis l'envoi de renforts de troupes, cette semaine à Idleb.
C'est le prélude à un assaut», a indiqué Rami Abdel Rahmane,
chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Le Conseil de
sécurité de l'ONU doit se réunir lundi à New York, pour discuter de la Syrie.
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Posté Le : 11/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com