Algérie

Syrie : Répression sanglante à Homs



Syrie : Répression sanglante à Homs
 «Trois personnes ont été tuées à Homs, dont deux dans le quartier Al Khalidiya et une troisième à Al Bayyada par des tirs des forces de sécurité au cours d’une offensive dans ces deux quartiers», a déclaré Omar Idlebi, porte-parole des comités locaux de coordination (LCC), l’un des mouvements animant la contestation contre le président Bachar Al Assad. Par ailleurs, «une personne a été tuée par des tirs des services de sécurité à Tall Kalakh (dans la région de Homs) et une autre dans la région d’Idleb (nord-ouest) par des tirs de snipers alors qu’il tentait de traverser la frontière turque», a-t-il ajouté. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a, de son côté, indiqué qu’ «un homme et son fils ont été tués par des tirs dans le quartier de Boustan Al-Diwane à Homs alors qu’ils circulaient en mobylette». «Des tirs nourris sont encore entendus dans plusieurs quartiers de la ville de Homs», a précisé l’OSDH, selon qui 80 personnes ont été arrêtées à Al Khalidiya.   L’opération dans ce quartier a impliqué «des renforts militaires comprenant quatre véhicules blindés et sept camions venant de Hama», a précisé la même source. Des arrestations ont également eu lieu dans le village d’As Sabil, dans les environs de Maarat el Noomane (région d’Idleb), selon les LCC, précisant que le village est encerclé par des blindés. Près du village Al Rami à Jabal Al Zawiya (nord-ouest), «une fosse commune contenant sept cadavres en décomposition a été découverte», d’après la même source. «Les habitants ont tenté de les retirer mais l’armée les a poursuivis et s’est déployée massivement dans la zone.» A Hama (centre), ville traditionnellement hostile au clan des Assad, «plus de 30 véhicules militaires et de la sécurité ont fait une incursion ce matin, et des tirs nourris étaient entendus dans la ville», selon Omar Idlebi. Les troupes syriennes ont déjà mené des opérations à Hama entre le 31 juillet et le 10 août, faisant plus d’une centaine de morts selon les   militants, après des manifestations anti-régime ayant rassemblé des centaines de milliers de personnes chaque vendredi de juillet dans cette ville. Dans une vidéo diffusée sur Internet le 1er septembre, le procureur général de Hama a annoncé sa démission pour dénoncer la répression.     
Le régime de Bachar Al Assad est contesté depuis la mi-mars par des manifestations   quasi-quotidiennes dont la répression a fait, selon l’ONU, au moins 2200 morts, en majorité des civils. Dimanche, 12 personnes ont été tuées, selon des militants.
Le CICR autorisé à visiter une prison
Par ailleurs, les autorités syriennes ont, pour la première fois, autorisé le comité international de la Croix-Rouge (CICR) à accéder à la prison centrale de Damas, dans la banlieue de Adra, selon l’AFP citant un communiqué de l’organisation publié hier à Genève. Les visites des délégués du CICR ont commencé le 4 septembre, a ajouté le communiqué, précisant que le président de l’organisation internationale, Jakob Kellenberger, a rencontré le président syrien Bachar Al Assad dans la   matinée. Les délégués du CICR pourront d’abord visiter des prisonniers détenus sur   ordre du ministère de l’Intérieur, et «nous espérons bientôt pouvoir rendre visite à tous les détenus», a indiqué Jacob Kellenberger cité dans le communiqué. «C’est un pas important pour nos activités humanitaires en Syrie», a-t-il dit. Les entretiens entre le président syrien et le responsable de la Croix-Rouge ont porté sur les derniers développements de la situation en Syrie, depuis la précédente visite de Jacob Kellenberger en juin dernier. Lors de cette visite, «un accord avait été conclu prévoyant un meilleur accès du CICR et du Croissant-Rouge syrien aux zones où sévissent des troubles ainsi que des négociations sur les visites du CICR aux détenus», selon un communiqué du CICR. Le président de la Croix-Rouge a souligné hier «qu’une de ses principales préoccupations maintenant était de s’assurer que les blessés et les malades pourraient bénéficier d’un traitement médical».     
Selon l’ONU, les violences dans le pays ont fait au moins 2200 morts depuis la mi-mars, en majorité des civils, et selon les militants plus de 10 000 personnes ont été arrêtées. Selon un rapport publié la semaine dernière par Amnesty International, le   nombre de décès dans les prisons syriennes a augmenté de «façon alarmante» en   2011 par rapport aux années précédentes. L’organisation a recensé «88 cas de décès de prisonniers qui ont été arrêtés dans le cadre de la répression contre les manifestations de protestation, et ceci uniquement pour la période allant du 1er avril au 15 août». Les 88 prisonniers décédés étaient tous de sexe masculin, dont 10   enfants âgés de 13 à 18 ans. Pour au moins 52 cas, Amnesty International déclare disposer de suffisamment d’éléments pour penser que «des actes de torture ou des mauvais traitements ont conduit ou contribué au décès».
De son côté, le représentant spécial du président russe pour l’Afrique et les crises dans le monde arabe, Mikhaïl Marguelov, a indiqué hier qu’il recevrait une délégation de l’opposition syrienne jeudi et vendredi à Moscou. «La rencontre aura lieu les 8 et 9 septembre, et sera consacrée principalement à la situation au sein de l’opposition», a déclaré Mikhail Marguelov à l’agence Interfax. L’émissaire russe a ajouté avoir été sollicité par les opposants syriens, après une précédente rencontre en juin dans la capitale russe. La délégation de l’opposition sera composée de représentants de dirigeants de tribus et de la gauche syrienne, ainsi que des Frères musulmans et de   Kurdes, a souligné le même responsable.     
Allié de la Syrie depuis la période soviétique, Moscou s’oppose à toute ingérence et appelle au dialogue politique interne depuis le début de la révolte en mars dans ce pays.     
Membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, la Russie a laissé entendre qu’elle pourrait opposer son veto à toute résolution de sanctions qui serait mise au vote.   


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