Algérie

Syrie: plus de 70 morts dans les violences lundi



Plus de 70 personnes ont péri dans les violences lundi en Syrie, l'une des journées les plus meurtrières dans le pays secoué depuis huit mois par une révolte populaire réprimée dans le sang, a indiqué mardi par une ONG syrienne de défense des droits de l'Homme.
La plupart des victimes sont mortes dans la province de Deraa, où est née la contestation dans le sud du pays le 15 mars, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme dans un communiqué (OSDH), basée au Royaume Uni. «Vingt-trois civils ont été tués à Deraa par des tirs des forces de sécurité postés à des barrages sur la route liant les localités de Kherbet Ghazalé à Hirak», a-t-elle précisé.
Dans le même secteur, «34 soldats ont péri lors d'affrontements avec des hommes armés, vraisemblablement des déserteurs, dont 12 sont morts», selon l'OSDH. Quatre civils ont été tués par les troupes dans la ville de Homs (centre), un haut lieu de la contestation, a ajouté la même source. Soixante personnes ont été blessées, a poursuivi l'ONG en affirmant que le bilan risquait de s'alourdir en raison de l'état grave d'un grand nombre de blessés.
Il n'était pas possible de confirmer ce bilan de source indépendante, les médias étrangers étant interdits de circuler librement en Syrie. Pour leur part, les Comités locaux de Coordination (LCC), qui chapeautent les manifestations sur le terrain, ont affirmé que des «tirs intenses étaient toujours entendus mardi dans le nord et l'ouest de la province de Deraa, de même que le bruit d'explosions d'obus».
Les LCC ont également affirmé que le régime avait dépêché des renforts militaires près de la localité d'al-Zabadani, dans la région de Damas, en vue de la prendre d'assaut. Alors que le régime Assad se retrouve de plus en plus isolé après avoir été lâché par ses pairs arabes, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a affirmé que son pays «ne fléchira pas et sortira plus fort» en assurant que «les complots ourdis contre la Syrie échoueront ».
M. Mouallem a dénoncé comme «dangereuse» la décision de la Ligue arabe de suspendre la Syrie de ses travaux. Samedi, la Ligue arabe a suspendu la participation à ses réunions de la Syrie où la répression de la contestation a fait 3.500 morts, selon l'ONU, depuis la mi-mars et l'a menacée de sanctions.
Ce camouflet est intervenu près de deux semaines après l'acceptation par Damas d'un plan de sortie de crise arabe qu'il n'a cependant pas appliqué. Ce plan prévoyait notamment le retrait des forces armées des villes en proie à la contestation et la libération des manifestants arrêtés. Une nouvelle réunion extraordinaire de la Ligue arabe est prévue mercredi à Rabat pour en principe entériner sa décision de suspendre la Syrie. M. Mouallem a indiqué qu'il n'irait pas à Rabat. Le roi Abdallah II de Jordanie a été lundi le premier dirigeant arabe à appeler M. Assad à quitter le pouvoir.


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