Algérie

Syrie: le Conseil des droits de l'homme de l'ONU prolonge la mission d'enquête



Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a prolongé vendredi le mandat de la commission d'enquête en Syrie et lui demande de dresser un «relevé des violations flagrantes des droits de l'homme » commises depuis mars 2011, y compris une évaluation du nombre de victimes.
La résolution présentée par l'Union européenne aux 47 Etats membres du Conseil a été adoptée après un rapide débat et peu de contestation avec 41 voix pour, trois contre (Russie, Chine et Cuba) et deux abstentions (Equateur et Ouganda).
Les Philippines n'étaient pas représentées. «Le régime de Damas est totalement isolé. C'est un signal politique très important », a déclaré l'ambassadeur français, Nicolas Niemtchinow, à l'issue du vote.
La résolution appelle Damas à cesser la violence, à autoriser un accès humanitaire sans entrave. Elle décide aussi de «prolonger le mandat de la commission d'enquête établie par le Conseil des droits de l'homme » et lui demande de faire le point oralement lors de la 20e session du Conseil en juin prochain et de lui présenter par écrit un rapport à sa 21e session prévue en septembre 2012.
Elle demande aussi à la commission d'enquête «de dresser et de tenir constamment à jour un relevé des violations flagrantes des droits de l'homme commises depuis mars 2011, y compris une évaluation du nombre des victimes, et de le publier à intervalles réguliers ».
La Syrie est en proie depuis un an à un mouvement de contestation sans précédent, dont le régime ne reconnaît pas l'ampleur, attribuant les violences qui ont fait plus de 9.100 morts selon l'Observatoire syrien des droits de
l'homme (OSDH), à des «bandes terroristes armées ». De son côté, la commission d'enquête a dressé une liste confidentielle de hauts responsables politiques et militaires syriens soupçonnés d'être impliqués dans des «crimes contre l'humanité ».
Ce document a par la suite été transmis au Haut commissariat aux droits de l'homme de l'ONU, qui est invité par la résolution adoptée vendredi à «faciliter la conservation en lieu sûr des informations et des éléments de preuve recueillis par la commission d'enquête ».
La résolution exhorte aussi les autorités syriennes à coopérer pleinement avec la commission d'enquête, notamment en lui accordant un accès sans entrave au pays.
Présentant la résolution au nom de l'UE, l'ambassadeur danois Steffen Smidt a condamné «l'augmentation de la violence » et demandé que des « comptes soient rendus ».
L'ambassadeur syrien, Faysal Khabbaz Hamoui, a pour sa part estimé que la résolution «reflète une politisation et un parti pris ».
Le texte «ne reflète pas la réalité sur le terrain » et «se base sur des éléments qui relèvent de l'imaginaire découlant de la commission d'enquête internationale », a-t-il déclaré.
Il a déploré l'absence de paragraphes mentionnant le «rôle de gangs armés, (les) crimes commis par ces gangs », ainsi que le rôle d'Al-Qaïda.
L'émissaire russe, Alexandre Borodavkine, a de son côté souhaité introduire deux amendements oraux -refusés par vote par le Conseil- à la résolution afin de prendre en compte la «menace terroriste croissante ».
La commission a conclu que les forces de sécurité syriennes avaient perpétré des crimes contre l'humanité. Les enquêteurs accusent aussi les forces d'opposition d'avoir «également commis des abus, bien que non comparables en termes d'échelle et d'organisation à ceux commis par l'Etat ».


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