Algérie

Syrie : La «révolte populaire» prend



Syrie : La «révolte populaire» prend
Bachar El Assad alterne main de fer et main de velours pour neutraliser la vague de contestation qui a gagné, depuis onze jours, plusieurs villes du pays. Après avoir réprimé dans le sang (13 morts selon un responsable, 25 selon les militants des droits de l'Homme) vendredi, de nombreuses manifestations anti-régime, le président syrien n'abandonne pas pour autant les «Â réformes » démocratiques qu'il a promises jeudi dernier, cherchant, vaille que vaille, à  couver le feu qui met en péril le pays, voire toute la région.  A preuve : les autorités viennent de libérer 260 détenus politiques, en grande majorité des islamistes, et ayant purgé les trois quarts de leur peine, selon Abdel Karim Rihaoui, président de la Ligue syrienne de défense des droits de l'Homme, basée à  Damas. Cette nouvelle mesure d'apaisement n'aurait pas profité à  tout le monde. Pour Rami Abdelrahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) basé à  Londres, « plusieurs centaines de prisonniers politiques » sont incarcérés, dont une partie est enfermée à  Sednaya, à  30 km au nord de Damas. La prison où ont péri dix-sept prisonniers et cinq autres agents de la police militaire, dans une mutinerie meurtrière, il y a deux ans. Le directeur de l'OSDH regrette que plusieurs personnes arrêtées lors des récentes manifestations contre le régime soient toujours détenues dans les locaux des services de sécurité. Pour la rue, il s'agit d'une vieille revendication mais qui demeure insuffisante. Pas plus d'ailleurs que le processus démocratique annoncé en grande pompe, duquel, au demeurant, le mouvement de contestation demeure prudent. Mettant en doute la sincérité des responsables du pays dont la gestion démocratique n'est pas leur première vocation. La crise de confiance entre les deux parties est à  son paroxysme. Hier, un appel à  une «Â révolte populaire » dans toutes les provinces syriennes a été posté sur Facebook. Signe de cette révolte qui prend : à  Tafias, un village à  18 km au nord de Deraa, épicentre de la contestation  contre le régime, des villageois ont  incendié un siège du parti Baas après l'enterrement de trois manifestants. A Deraa, près de 300 jeunes sont  montés sur les restes d'une statue à  l'effigie de l'ancien président Hafez al-Assad déboulonnée la veille, en scandant des slogans hostiles au régime.  Navi Pillay, la haut commissaire des Nations unies aux  droits de l'Homme, met en garde Damas contre le risque d'une «spirale de violences». Elle a appelé le gouvernement syrien à  tirer les leçons des événements au Maghreb et au Moyen-Orient. «Les récents événements au Moyen-Orient et en Afrique du nord (...)  démontrent clairement que la répression violente des manifestations pacifiques ne résout pas les attentes du peuple qui descend dans la rue, et risque de  créer une spirale de colère, de violence, de meurtres et de chaos », dit-elle.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)