Le Parlement syrien devrait adopter, début mai, les réformes annoncées
par les autorités, dont l'abolition de la loi d'urgence dans le pays, où des
ONG des droits de l'Homme réclamaient mercredi des enquêtes sur l'usage
excessif de la force contre les manifestants anti-régime.
«Il y aura une session extraordinaire du 2 au 6 mai, au cours de laquelle
seront adoptées des lois à caractère politique et social s'inscrivant dans le
cadre des réformes voulues par le chef de l'Etat», Bachar al-Assad, a affirmé à
l'AFP un responsable proche du pouvoir sous couvert de l'anonymat. «Parmi
elles, figure la nouvelle législation qui se substituera à l'actuelle loi
d'urgence», a-t-il ajouté. L'abolition de la loi d'urgence, en vigueur depuis
1962, qui réduit sensiblement les libertés publiques, est l'une des principales
revendications des protestataires qui réclament une libéralisation du régime.
Face à ce mouvement de contestation sans précédent du régime qui a débuté à la
mi-mars, les autorités ont affiché leur volonté d'adopter des réformes. Fin
mars, M. Assad avait donné jusqu'au 25 avril à une commission juridique pour
rédiger une nouvelle législation visant à remplacer la loi d'urgence. Les
membres de la commission présenteront la nouvelle législation «avant la fin de
la semaine au chef de l'Etat», a précisé le responsable. «Le président entend
ensuite demander à des membres de la société civile de présenter leurs
remarques, puis le gouvernement adoptera le projet de loi pour le présenter
début mai au Parlement», a-t-il dit. Il n'a pas été en mesure d'indiquer si les
lois sur les partis et la presse seront présentées lors de cette session. Le député Ahmad Mounir a confirmé à l'AFP la tenue de cette
session. Selon lui, le fait que les
députés soient convoqués cinq jours «est un indice qu'il y aura des projets de
loi à étudier et à adopter». «Elles seront publiées le 7 mai au Journal
officiel», a-t-il dit. Sur le terrain, les magasins étaient fermés
mercredi pour la seconde journée consécutive à Deraa (sud), épicentre de la
contestation, selon un militant des droits de l'Homme. Selon lui, les autorités
ont commencé à distribuer une compensation financière de 21.000 dollars aux
familles «de chaque martyr» tombé lors des troubles. «Certaines ont accepté
mais la plupart ont refusé», a-t-il dit.
Human Rights Watch (HRW) et six organisations syriennes des droits de
l'Homme ont exhorté les autorités à mener des enquêtes sur la mort par balles
de manifestants et à traduire en justice les responsables.
«Depuis trois semaines, les
forces de sécurité syriennes tirent sur des manifestants en majorité pacifiques
et au lieu d'enquêter sur les responsables de ces tirs, les autorités syriennes
essaient d'en imputer la responsabilité à des groupes armés», a dénoncé HRW
dans un communiqué. HRW s'intéresse en particulier aux manifestations du 1er
avril à Douma, à 15 km au nord de Damas. «Les auteurs des tirs semblent être
des membres des forces de sécurité «parce qu'ils se tenaient avec leurs armes
derrière la police anti-émeutes», a indiqué un protestataire, cité par HRW. HRW
exhorte le président Assad «à ouvrir une enquête indépendante et transparente
sur les tirs à Douma et à rendre responsables tous ceux qui ont tué de façon
illégale». Six organisations syriennes des droits de l'Homme ont réclamé
mercredi, dans un communiqué commun, la constitution d'une «commission
d'enquête neutre avec la participation de représentants des droits de l'Homme,
et qui aura pour tâche de démasquer les responsables des actes de violences et
de les traduire en justice». Selon des ONG syriennes et internationales, plus
d'une centaine de personnes ont été tuées depuis la mi-mars dans les
manifestations.
En visite mercredi à Damas, le
ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a affirmé le soutien de
son pays aux réformes en Syrie.
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Posté Le : 07/04/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Sammy KETZ De L'afp
Source : www.lequotidien-oran.com