L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a appelé, hier, la Ligue arabe à rendre public le rapport de ses observateurs en Syrie et exhorter le Conseil de sécurité de l'ONU à imposer des sanctions sur Damas pour stopper les violences. "La Ligue arabe devrait faire paraître de façon publique l'intégralité du rapport final de sa mission d'observation en Syrie", estime HRW dans une lettre ouverte adressée à La Ligue arabe et aux ministres arabes des Affaires étrangères. HRW appelle en outre l'institution panarabe à "demander au Conseil de sécurité des Nations unies d'imposer des sanctions ciblées pour mettre fin aux tueries incessantes". Le chef des observateurs en Syrie, Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi, doit présenter dimanche à la Ligue arabe au Caire un rapport sur la base duquel l'organisation décidera du sort de la mission. Se basant sur des chiffres de militants syriens, HRW note que 506 civils ont été tués et 490 personnes arrêtées depuis le 26 décembre, date du début de la mission qui était censée vérifier le respect par Damas d'un protocole stipulant un arrêt des violences, le retrait des chars des villes et le déplacement libre des médias étrangers. "La Ligue arabe devrait publiquement reconnaître que la Syrie n'a pas respecté le plan de la Ligue", indique encore HRW. "La crédibilité de la mission a été ternie depuis son commencement par son manque de transparence et d'indépendance", estime HRW, regrettant notamment que les critères de sélection des observateurs n'aient pas été pas disponibles. La répression de la révolte contre le régime du président Bachar al-Assad, débutée en mars 2011, a fait plus de 5 400 morts, selon l'ONU. HRW rappelle les inquiétudes croissantes de capitales étrangères ou d'opposants quant à une "manipulation" de la mission par les autorités syriennes. "Seule une évaluation transparente de la mission d'observation peut déterminer si les observateurs doivent rester dans le pays", indique l'organisation. Dans sa lettre, elle exhorte la Ligue arabe "à travailler avec le Conseil de sécurité pour imposer un embargo à la Syrie sur les armes et des sanctions contre les individus responsables de graves violations, demander un accès libre au pays pour les humanitaires, journalistes étrangers, et ONG indépendantes de défense des droits de l'Homme".
La France ne se taira pas devant le scandale syrien
La France ne se taira pas devant le scandale syrien et ne peut accepter la répression féroce de la contestation par le régime du président Bachar el-Assad, qui conduit tout droit le pays au chaos, a affirmé, hier, Nicolas Sarkozy lors de ses v'ux aux ambassadeurs. Nous ne pouvons pas accepter la répression féroce par les dirigeants syriens contre leur peuple, répression qui conduit tout droit le pays au chaos et ce chaos profitera aux extrémistes de tout bord, a déclaré le président français. La Syrie appartient au peuple syrien qui doit enfin pouvoir choisir librement ses dirigeants et décider de son destin, a-t-il poursuivi. La Ligue arabe s'est engagée dans une action courageuse, elle doit la poursuivre, et le conseil de sécurité de l'ONU dont c'est la mission doit lui apporter son concours, a insisté le chef de l'Etat français. Nous ne voulons pas nous ingérer dans les affaires syriennes mais nul plus que moi n'a essayé de tendre la main avec sincérité à Bachar el-Assad. Mais à un moment, chacun est confronté aux réalités, et la France ne se taira pas devant le scandale syrien, a-t-il lancé. Nicolas Sarkozy avait renoué en 2008 avec le régime syrien, soupçonné par son prédécesseur Jacques Chirac d'être responsable de l'attentat contre l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005, et l'avait même invité à Paris pour le lancement de l'Union pour la Méditerranée, notamment pour hâter le règlement du conflit politique au Liban. A ce sujet, Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois lancé un avertissement, hier, à la Syrie contre toute tentative de déstabilisation de son voisin. Il y a des soldats français au Liban sous mandat de l'ONU depuis près de trois décennies (...). Là aussi, l'avertissement de la France est clair: tous ceux qui s'en prendront à un soldat français en essuieront immédiatement les conséquences, a-t-il dit. Nous ne laisserons pas le Liban et nous ne serons pas complices d'un asservissement du Liban, qu'il vienne de l'extérieur ou qu'il vienne de l'intérieur, a-t-il insisté, la France est l'amie de tous les Libanais, sans aucune exception. La France a accusé la Syrie d'avoir commandité un attentat en décembre contre une patrouille française de la force de l'ONU au Liban. Cinq soldats français avaient été blessés, mais la Syrie avait vivement démenti être impliquée dans cet acte.
Posté Le : 21/01/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nawal Z
Source : www.lemaghrebdz.com