La Ligue arabe a condamné les «meurtres de civils» en Syrie après une journée de
mobilisation particulièrement sanglante dans le pays, où les violences ont fait
plus d'une cinquantaine de morts vendredi. Samedi, la répression du mouvement
de contestation engagé mi-mars contre le régime du président Bachar Al-Assad a fait quatre
morts de plus parmi les civils, dans la région de Homs, troisième ville de
Syrie et l'un des foyers de la révolte. «Le comité ministériel arabe a exprimé
son rejet des meurtres de civils qui se poursuivent en Syrie et a exprimé
l'espoir que le gouvernement syrien prendra les mesures nécessaires pour les
protéger», a annoncé un message adressé à M. Assad.
Le ministère syrien des Affaires étrangères s'est déclaré hier «étonné
que le comité arabe ait basé sa position sur les mensonges diffusés par les
chaînes de télévision qui incitent» à la violence, selon un communiqué rapporté
par l'agence officielle Sana. «Le comité aurait dû aider à calmer (les choses) et
parvenir à une solution pour obtenir la sécurité et la stabilité en Syrie au
lieu de raviver les dissensions», a poursuivi le communiqué, assurant que le
ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem, informerait
le comité dimanche à Doha «de la véritable situation en Syrie».
De nouvelles discussions sont en effet prévues dimanche au Qatar entre
des responsables syriens et une délégation ministérielle de la Ligue arabe, qui cherche à
engager une médiation entre le régime et l'opposition. Cette délégation, en
visite hier à Damas, avait été reçue par M. Assad, une
réunion que les ministres arabes avaient qualifiée de «franche et amicale». Vendredi,
la Syrie a
connu l'une des journées les plus violentes depuis des semaines, avec 36 civils
tués quand les forces de sécurité ont tiré à balles réelles pour disperser des
manifestations, essentiellement à Homs et à Hama, selon des organisations
syriennes de défense des droits de l'Homme. En outre, plus d'une centaine de
personnes ont été blessées et 500 autres arrêtées à travers le pays dans le
cadre de ces manifestations, selon le président de l'Observatoire syrien des
droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. Parallèlement,
des affrontements entre l'armée et des déserteurs à Homs ont fait au moins 17
morts parmi les soldats dans la nuit de vendredi à samedi, selon l'OSDH, qui a fait état d'un total de plus de 40 victimes -morts
ou blessés- des deux côtés. Les soldats sont morts dans l'attaque de deux
barrages militaires dans le quartier Bab Al-Sibaa, où un officier et des dizaines de militaires ont
fait défection, selon l'OSDH, qui a précisé que deux
blindés de l'armée avaient été détruits, citant un militant sur place.
Les militants anti-Assad avaient appelé à
manifester vendredi pour réclamer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Syrie, à l'image de la Libye, afin de donner plus
de latitude à l' «armée syrienne libre», une force d'opposition armée formée
essentiellement de déserteurs. Les défections et les affrontements entre
soldats et déserteurs se sont multipliés ces dernières semaines en Syrie. Les
violences n'ont pas cessé hier samedi. Toujours à Homs, un jeune homme a été
tué par un tireur embusqué dans le quartier Deir Balaa et deux autres ont péri quand les forces de l'ordre
ont pilonné le quartier Baba Amr à la mitrailleuse lourde, a annoncé l'OSDH, basé au Royaume-Uni. Une femme de 45 ans a été
également tuée par un tireur embusqué à Talbissé, près
de Homs, selon la même source.
D'après l'OSDH, cette région «a donné 40% des
martyrs de la révolution syrienne», dont la répression depuis le 15 mars a fait,
selon l'ONU, plus de 3.000 morts. Dans la province de Deir
Ezzor, les forces de sécurité ont mené des
perquisitions dans le village de Doueir et arrêté 10
personnes. Dans le gouvernorat d'Idleb, près de la
frontière turque, des centaines de soldats ont été déployés à Saraqeb et les militants sur place s'inquiétaient d'une
«possible invasion militaire de cette ville», selon l'OSDH.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 30/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : RN
Source : www.lequotidien-oran.com