Sur un total de 193 pays membres de l'Assemblée générale des Nations
unies, 137 ont voté jeudi, en faveur d'une résolution dénonçant la répression
en Syrie et exigeant du gouvernement syrien de mettre fin à ses attaques contre
les populations civiles ainsi que le soutien de la proposition de la ligue des
pays arabes sur l'envoi d'un émissaire onusien en Syrie. Ce texte, dont le
dépôt était soutenu par plus de 70 pays, dont de nombreux pays occidentaux et
arabes, a été rejeté par 12 pays, dont la Russie et la Chine, au moment où 17 autres pays se sont
abstenus. Même si ce vote massif revêt une importance symbolique, il constitue
une avancée relativement à celle dénonçant les violations des droits de l'homme
en Syrie qui a requis 133 voix pour, 11 contre, et 43 abstentions, dont celles
de Moscou et de Pékin. Ce vote à l'Assemblée générale qui demeure un organe
consultatif, intervient 12 jours après le veto imposé par la Russie et la Chine, d'un texte similaire
proposé au Conseil de sécurité qui ne s'est toujours pas exprimé depuis le
début de la crise en Syrie en mars 2011, en raison du double veto chinois et
russe imposé à deux reprises.
Pour le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, ce vote
est un soutien massif et sans équivoque au peuple syrien et à la Ligue arabe. Le ministre
français a précisé qu'après le blocage par veto du Conseil de Sécurité, chacun
doit tirer les conséquences de cette mobilisation exemplaire des Nations unies,
faisant ainsi clairement allusion à la position de la Chine et de la Russie. De son côté, William
Hague, le ministre des AE britannique, a déclaré que «le message est sans
ambiguïté et la violence doit cesser immédiatement». Pour sa part, le
secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a
salué le message tant attendu envoyé par l'Assemblée générale. Le SG de l'ONU a
invité les autorités syriennes à entendre l'appel de la communauté
internationale et la voix du peuple syrien. En présentant le texte au vote, au
nom du groupe arabe, le représentant égyptien Ossama Abdelkhalek avait demandé aux pays membres d'envoyer un
message clair au peuple syrien. En revanche, l'ambassadeur syrien Bachar Jaafari avait quant à lui,
dénoncé une résolution tendancieuse et déséquilibrée, faisant valoir la
nécessité d'un dialogue national, rejeté par l'opposition. Afin de justifier le
niet de son pays, le représentant russe Vitaly Tchourkine, a déclaré que son pays n'avait pas d'autres
choix que de voter contre, dès lors que ses amendements avaient été rejetés. Moscou
souhaitait notamment que le texte souligne aussi la responsabilité de
l'opposition dans les violences. Sur le terrain, hier comme chaque vendredi, des
rassemblements ont eu lieu à Damas, en particulier dans le quartier de Mazzé, où un manifestant a été tué par des tirs des forces
de sécurité, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Le
même bilan fait état de 12 autres manifestants blessés, dont plusieurs
grièvement, lors de cette manifestation durant laquelle les forces de l'ordre
avaient procédé à des perquisitions et à des arrestations dans ce quartier de
l'ouest de la capitale.
Pour sa part, le président Bachar al-Assad a affirmé hier que «les réformes politiques et le
retour au calme devaient être concomitants en Syrie», selon l'agence officielle
Sana. Le président syrien qui s'exprimait lors d'un entretien avec le Premier
ministre mauritanien Moulaye Ould
Mohamed Laghdaf, a ajouté que «la Syrie était visée par
différents moyens pour y semer le chaos». Quant à l'hôte de Damas, repris par
Sana, il a souligné pour sa part l'importance de la stabilité en Syrie, ajoutant
que les événements actuels visaient à son effritement et à mettre fin à son
rôle historique dans la région.
Quant à l'hypothèse de la participation des membres d'Al Qaida dans les violences qui secouent la Syrie, le patron du
renseignement américain, James Clapper a estimé jeudi que les récents attentats
en Syrie ont vraisemblablement été commis par la branche irakienne d'Al-Qaïda, qui a infiltré les forces de l'opposition au
président Bachar al-Assad. Les
attentats de Damas des 23 décembre et 6 janvier, ainsi que le double attentat à
la voiture piégée, le 10 février, contre le siège des renseignements militaires
et le QG des forces de l'ordre ont la caractéristique des attentats commis par Al-Qaïda. Ces extrémistes ont selon lui, réussi à infiltrer
les groupes de l'opposition qui dans de nombreux cas ne sont pas au courant de
leur présence, a expliqué le directeur de la CIA.
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Posté Le : 18/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : S C
Source : www.lequotidien-oran.com