Algérie

Syrie: l'Occident veut une résolution sur la répression, Moscou s'y oppose



La Russie a jugé mardi « inacceptable » la dernière version du projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression en Syrie, malgré le retrait d'une référence directe à des sanctions.
Dans ce projet de résolution, la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et le Portugal ont préféré parler de « mesures ciblées » plutôt que de « sanctions », afin de rallier les autres pays du Conseil de sécurité.
Ce projet est « malheureusement loin de nous satisfaire et toutes nos inquiétudes n'ont pas été prises en compte », a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov. « C'est pourquoi le texte que les Occidentaux s'apprêtent à mettre au vote est inacceptable pour nous ».
Il a souligné que Moscou souhaitait une résolution mettant l'accent sur la nécessité du dialogue politique en Syrie et que la pression soit mise aussi bien sur l'opposition que sur le régime du président Bachar al-Assad.
La Russie, un allié de la Syrie, a bloqué ces dernières semaines tout projet prévoyant des sanctions contre le régime Assad. S'adressant à la presse à La Haye, le ministre allemand des Affaires étrangères Guido
Westerwelle a appelé mardi les membres du Conseil de sécurité à trouver une réponse « unifiée » aux répressions sanglantes en Syrie, sans quoi l'autorité de l'ONU serait affaiblie.
Entre-temps, la répression qui a fait depuis la mi-mars plus de 2.700 morts selon l'ONU, s'est poursuivie et six nouvelles victimes ont été recensées.
Ainsi, quatre civils, dont un enfant de 12 ans, ont péri à Homs (centre), a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), ajoutant que six corps, dont ceux de deux enfants, ont été retrouvés dans les rues de la ville.
Dans le nord-ouest de la Syrie, trois soldats et deux civils ont été tués dans des accrochages. Et les autorités ont remis le corps d'un étudiant âgé de 25 ans et arrêté le 15 septembre, à sa famille dans Jabal al-Zaouiya.
En outre, neuf étudiants ayant participé à des manifestations mardi ont été arrêtés au lycée As-Saoura dans la ville côtière de Banias pour avoir appelé à la chute du régime.
A l'étranger, Amnesty international a dénoncé une campagne contre les protestataires syriens en Europe, aux Etats-Unis et en Amérique latine qui sont « systématiquement surveillés et harcelés » par leurs ambassades.
Amnesty cite les cas de plus de 30 militants au Canada, au Chili, en France, en Allemagne, en Espagne, en Suède, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis « qui ont été l'objet d'intimidations de la part d'officiels dans les ambassades » de ces pays, et « dont les proches en Syrie ont été harcelés, arrêtés et parfois torturés ».
Et Paris a mis en garde le régime syrien contre tout acte violent ou d'intimidation en France contre des opposants syriens, dont certains ont été victimes d'agressions au cours des dernières semaines.
Pour sa part, le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, a assuré lundi que la chute du régime syrien n'est qu' »une question de temps ». Les Etats-Unis et d'autres gouvernements ont « clairement fait savoir qu'Assad devait quitter le pouvoir », a déclaré M. Panetta.
Washington a maintenu l'interdiction frappant la vente d'équipements de télécommunications à la Syrie. « Toutes les transactions relatives à la réception et à la transmission de télécommunications avec la Syrie sont autorisées, à condition qu'aucun paiement effectué en application de cette licence générale n'implique » l'Etat syrien ou des personnes figurant sur la
liste des celles dont les actifs sont gelés en vertu des différents programmes de sanctions visant la Syrie depuis 2004, selon un document du Trésor.
De son côté, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui entretenait jadis des liens d'amitié avec le président Assad, a annoncé mardi que son pays prendrait rapidement des sanctions contre le régime syrien, selon l'agence de presse Anatolie.


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