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Syrie : guerre ouverte La crise prend des proportions aggravantes



Syrie : guerre ouverte                                    La crise prend des proportions aggravantes
Hassan Nasrallah, lors de son dernier discours, n'a pas fait dans la nuance, la situation en Syrie est trop grave pour rester dans les généralités. La Syrie ne représente pas uniquement le lien entre l'Iran et le Hezbollah, mais elle est le principal soutien militaire et logistique de la Résistance, a affirmé le leader du Hezbollah à l'occasion du sixième anniversaire de la victoire de 2006 dans la guerre contre l'agresseur israélien. Nasrallah insistera particulièrement sur les raisons inavouées de la «campagne» occidentale visant le pays du Cham. «La Syrie possède un arsenal qui menace Israël du point de vue stratégique et militaire». Le numéro un du Hezbollah révélera que les missiles tirés lors de la guerre de juillet 2006 contre Israël sont fabriqués en Syrie et ont été fournis à la Résistance par Damas.
«Ce n'est pas l'Arabie saoudite qui soutient le Hezbollah et les palestiniens à Ghaza mais bien l'actuel régime syrien qu'ont veut punir pour ça. La Syrie qui dérange l'ordre établi est celle de Bachar Al Assad, celle des martyrs, celle de Assef Chawkat, Daoud Rajha et Hassan Turkmani», dira le chef du Hezbollah, citant les noms des hauts responsables syriens tués lors d'un attentat perpétré à Damas. Nasrallah a souligné que l'affaiblissement de l'armée syrienne est souhaité par Israël, «qui a le droit d'être content aujourd'hui» car les fondations de l'armée syrienne sont prises pour cible. Connaissant les tenants et les aboutissants des équilibres géopolitique dans la région le secrétaire général du Hezbollah a encore appelé à préserver la Syrie en tant qu'Etat, son peuple et son armée. Il y va de la stabilité de tous. La seule solution pour résoudre la crise qui ensanglante le pays est le dialogue et rien d'autre. Ce que refusent les parties qui poussent vers la confrontation. En effet au fur et à mesure que la crise syrienne s'aggrave les pressions étrangères (occidentales et arabes) redoublent de férocité. Les médias dominants ont entrepris récemment de focaliser l'intérêt sur les fameuses armes chimique du régime syrien que ce dernier n'hésitera pas à utiliser en cas de coup dur. Le roi Abdallah de Jordanie (probablement sous instigation de Washington) a d'ailleurs entamé la pression en formulant des inquiétudes sur les armes chimiques qui seraient en possession de la Syrie. Les Etats-Unis ont accru l'effectif de leurs forces spéciales, déployées dans le désert au nord de la Jordanie, pour «mieux traquer les armes chimiques détenues par Bachar Al Assad». «Le pouvoir syrien a commencé à déplacer une partie de ses stocks d'armes chimiques», écrivait, il y a une semaine, le Wall Street Journal, se fondant sur des sources du renseignement américain. Dans son édition du 3 juillet, le quotidien français Le Figaro soulignait déjà que ces armes pouvaient donner aux américains la justification à des frappes en Syrie. Selon les médias occidentaux la Syrie dispose d'un important arsenal d'armes chimiques accumulé ces quarante dernières années via l'ex-URSS.

L'épouvantail des armes chimiques
La nouvelle «obsession» des médias internationaux n'est pas sans rappeler la campagne qui a précédé la guerre contre l'Irak. Le régime de Saddam Hussein avait alors été présenté comme ayant la quatrième armée du monde. Il y a eu après cela la question des fameuses armes de destructions massives(ADM), l'argument médiatique pour faire passer l'invasion comme un sauvetage de la «paix» dans une région explosive. L'image du ministre de la Défense américain arborant à la face du monde une fiole pour justifier l'intervention armée restera dans l'histoire. Son exposé détaillé devant l'organisation internationale en février 2003 avait accru la «crédibilité» des accusations de George Bush contre l'Irak et avait justifié la destruction de l'Irak. Lors de son discours, Powell avait expliqué se baser sur des informations fournies par la CIA. Après l'invasion de l'Irak, et le renversement de Saddam Hussein, aucune trace d'armes de destruction massive n'a été retrouvée. Aujourd'hui le même scénario semble mis en branle pour la Syrie. En réponse à la campagne médiatique en cours les autorités syriennes ont tenu à souligner que l'arsenal d'armes chimiques ne sera utilisé qu'en cas d'agression des Occidentaux. Pour le ministère syrien des Affaires étrangères «aucune arme chimique ou non conventionnelle ne sera utilisée contre nos propres citoyens, ces armes ne seront utilisées qu'en cas d'agression étrangère». Mais derrière cette assurance feinte du responsable syrien apparaîssent en filigrane une situation dramatique et les mauvaises augures de la guerre désormais ouverte. La Syrie dans une tendance hasardeuse pourrait éclater avec une extension inéluctable sur un Liban à l'équilibre délicat et précaire. A mesure que le conflit se durcit et se militarise, les différentes communautés qui composent la Syrie adoptent des attitudes de survie. Le risque de l'installation du pays dans une situation de guerre d'usure avec une population qui s'arme et s'organise sur une base confessionnelle est désormais un scenario palpable. Le régime avait encore toutes les cartes en main au début de la crise pour un historique bond politique. Il s'est évertué avec un incroyable aveuglement à les perdre une à une. Pour ne laisser place aujourd'hui qu'aux armes et à la déstabilisation.
M. B.


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