C'est pratiquement ‘'la course contre la montre'' dans le dossier syrien,
que la Ligue
arabe veut résoudre sans intervention étrangère, encore moins une condamnation
du Conseil de sécurité. Après le report sine die de la réunion de vendredi des
ministres des Affaires étrangères au Caire, le comité ministériel, présidé par
le Qatar, s'est réuni hier samedi à Doha pour le règlement de ce dossier. Selon
le Premier ministre du Qatar, Hamad ben Jassem Al-Thani, la Ligue arabe envisage de
saisir le Conseil de sécurité des Nations unies pour adopter «les décisions
arabes sur la Syrie».
«Les ministres arabes des Affaires étrangères qui se réunissent le 21 décembre
au Caire vont discuter de cette question», a-t-il précisé à l'issue de la
réunion du comité ministériel de la
Ligue arabe. Cette démarche est destinée, selon des
observateurs arabes, à «faire adopter par l'ONU les décisions arabes plutôt que
d'autres». Le Conseil de sécurité de l'ONU n'a pas réussi jusqu'à maintenant à
se mettre d'accord sur une résolution condamnant les violences en Syrie, alors
que le nombre de victimes de la répression des manifestations anti-régime, depuis
le mois de mars dernier, serait de plus de 5.000 morts et des milliers de
blessés.
Selon le Premier ministre qatari, cette démarche de la Ligue arabe a été rendue
nécessaire après les «tergiversations de la Syrie» et qu'«en l'état
actuel, il n'y a pas le moindre espoir pour sortir de la crise». «Nous avons
tout essayé et nous n'avons abouti à rien jusqu'ici», a-t-il encore précisé, ajoutant
cependant que ‘'nous ne voulons que du bien pour la Syrie», en rappelant que la Ligue arabe veut la fin des
tueries dans ce pays. «Nous espérons voir les frères syriens revoir leurs
positions et que le protocole (sur l'envoi d'observateurs) sera signé dans les
deux prochains jours. Dans le cas contraire, il n'y aura rien à faire...». Pour
autant, il y a quand même des signes positifs en provenance de Damas, selon le
numéro deux de la Ligue
arabe, Ahmed ben Helli, selon lequel Damas pourrait
accepter des observateurs arabes, en prélude à l'acceptation plus globale du
plan de paix arabe. «Il y a des signaux positifs (...) je m'attends à une
prochaine signature» du protocole sur l'envoi d'observateurs arabes, a déclaré
M. Ben Helli, secrétaire général adjoint de la Ligue arabe. Il a cependant
ajouté que cette signature n'aurait pas lieu samedi, indiquant qu'aucun envoyé
syrien n'était attendu à Doha. M. Ben Helli avait
déclaré vendredi que les négociations se poursuivaient afin d'amener Damas à
signer le plan arabe de protection des civils, qui prévoit notamment l'envoi
d'observateurs sur le terrain. Ce protocole a fait l'objet de plusieurs
ultimatums de la Ligue
arabe à la Syrie. L'organisation
a décidé le 27 novembre d'adopter des sanctions à l'encontre de Damas pour son
refus de le signer, dont certaines économiques sont entrées en vigueur. Début
décembre, Damas a exigé la levée des sanctions arabes pour accepter le
déploiement d'observateurs. Sur le front diplomatique, la Russie, qui a quelque peu
changé de fusil d'épaule dans ce dossier, en proposant une résolution qui
condamnerait le régime et l'opposition de ‘'violences'', a convoqué le vice-Premier
ministre Farouk Al Chareh à Moscou pour discuter de
la crise syrienne. Dans le même temps, une délégation irakienne conduite par le
conseiller pour la sécurité nationale, Falah al-Fayyad, a rencontré samedi à Damas le président Bachar Al Assad pour tenter de
trouver les moyens de mettre fin à l'effusion de sang en Syrie. «Je suis en
route pour rencontrer la Ligue
arabe au Caire après avoir eu des discussions positives avec le président Assad», a annoncé Falah al-Fayyad. La prochaine réunion des ministres arabes des
Affaires étrangères semble déjà ‘'bien avancée'', et des décisions importantes
y seront annoncées, notamment la signature d'un accord avec les autorités
syriennes autorisant l'envoi d'observateurs arabes en Syrie. Vendredi, des
milliers de manifestants syriens avaient dénoncé ‘'l'inaction'' de la Ligue arabe, sous le slogan
«la Ligue arabe
nous tue», pour protester contre la lenteur des actions arabes face à la
répression sanglante des manifestants. Plus de 4.500 Syriens ont fui les
violences dans leur pays pour se réfugier au Liban, indique un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR),
publié vendredi. Selon ce rapport, 4.510 Syriens sont désormais enregistrés
dans le nord du Liban, alors qu'ils étaient 3.798 début décembre.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 18/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com