Syrie: Erdogan appelle à plus de soutien pour l'opposition

Il est impossible de soutenir le régime "cruel" de Bachar al-Assad sous prétexte de l'absence d'un dirigeant clair à la tête de l'opposition syrienne, a estimé mercredi à Vienne le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan. "La communauté internationale n'a malheureusement, jusqu'à présent, pas pris la position que l'on pouvait attendre", a regretté le chef du gouvernement turc à Vienne, lors du 5e Forum organisé par l'Organisation des Nations unies (ONU) pour promouvoir le dialogue entre les religions et entre les peuples (UNAOC). "Certains pays demandent qui remplacera Assad lorsqu'il quittera le pouvoir. Je dis toujours que les évènements majeurs, les grandes révolutions amènent leur propres dirigeants", a-t-il expliqué au cours d'une conférence de presse. "La lutte de l'opposition est importante et devrait être appréciée. Ses efforts préparent le terrain pour un processus démocratique pour le peuple syrien", a-t-il affirmé. La Turquie doit accueillir en fin de semaine une réunion de la principale force d'opposition syrienne, la Coalition nationale. Pour pousser la communauté internationale à la soutenir de manière plus efficace, la Coalition a décidé de former un gouvernement pur administrer les larges territoires qui échappent au contrôle de Damas dans le nord et l'est du pays. Samedi, à Istanbul, elle désignera le chef de ce cabinet provisoire lors d'une élection à bulletin secret, une première depuis l'éclatement de la révolte.Le Premier ministre turc a réitéré mercredi qu'il pensait que les jours du régime d'Assad étaient comptés. "Le peuple syrien lutte pour la liberté. Tôt ou tard, cet agresseur, ce régime cruel et autocrate d'Assad et de ses successeurs, partira. Il ne sera pas possible pour eux de rester" au pouvoir, a-t-il lancé. Le secrétaire général de l'ONU, le Sud-Coréen Ban Ki-moon, a évoqué dans son discours la situation en Syrie, se disant "très préoccupé par le risque de violences confessionnelles et de représailles massives si la situation continuait de se détériorer". L'émir du Qatar, Cheik Hamad ben Khalifa al-Thani, également présent dans la capitale autrichienne, a accusé le régime syrien de "génocide", le gouvernement de Bachar al-Assad ayant selon lui "perdu toute légitimité". L'UNAOC, fondée en 2005, a pour but "d'améliorer la compréhension et les relations entres Nations et Peuples de cultures et de religions différentes, et de contribuer à freiner les forces qui alimentent la polarisation et les extrémismes".