Syrie : El Arabi chez Al Assad

Certains pays influents «incitent l'opposition à boycotter les appels de Damas au dialogue», «refusent d'examiner les réformes proposées par Al Assad» et «cherchent à armer les insurgés» comme ce fut en Libye. Nabil El Arabi qui a été chargé dimanche passé par les ministres arabes des Affaires étrangères de transmettre à  la Syrie une proposition pour un règlement de la crise, se rendra aujourd'hui à  Damas pour une visite éclair, accompagné de six d'entre eux. Outre cette «feuille de route» qui ne sortirait pas «des demandes de la communauté internationale : cessation des opérations militaires, retour des troupes dans les casernes, libération les détenus, élections présidentielles en 2014 et ouverture d'un processus de réformes politiques crédibles», il transmettra à  Al Assad l'inquiétude des pays de la région face à  la répression du mouvement de contestation qui ne faiblit pas malgré la répression. Le successeur d'Amr Moussa compte appeler le président syrien qu'il s'est engagé à  «écouter», à  «mettre fin à  l'effusion de sang» et «suivre la voie de la raison avant qu'il ne soit trop tard». Damas qui a rejeté initialement ces «propos» en les qualifiant de «violation (...) claire des principes de la charte de la Ligue et des fondements de l'action arabe conjointe » avant de tourner la page, aura-t-elle les coudées franches pour «rechercher» une solution à  sa crise ' Pas évident, selon le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem et son homologue russe Sergueï Lavrov. Les deux responsables s'interrogent sur les «tenants et aboutissants» de certains pays influents qui «incitent l'opposition à  boycotter les appels de Damas au dialogue», «refusent d'examiner les réformes proposées par Al Assad» et «cherchent à  armer les insurgés». En attendant les résultats de cette mission de la Ligue arabe, le régime syrien qui prévoit d'envoyer lundi prochain à  Moscou Boussaïna Chaaban, la conseillère du président pour prendre connaissance des échanges qui auront lieu jeudi et vendredi prochains entre une délégation russe et des représentants de l'opposition menée par Ammar Qurabi, le président du bureau exécutif de la «Conférence pour le changement en Syrie» ouvre les portes de ses prisons à  la Croix-Rouge.