Algérie

Syrie : Des militaires français capturés par l'armée syrienne '



Depuis plusieurs jours, des "informations", encore à l'état de rumeur, se propagent sur internet, faisant état de militaires français et de membres de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) capturés par les autorités syriennes. Démentie par le Quai d'Orsay, puis par le ministère de Défense, l'information n'a pas été confirmé dans les autorités françaises. Certains évoquent une "tentative de déstabilisation". Pour d'autres, l'information qui entretient un certain flou est troublante.
L'information émane d'un journal libanais réputé, The Daily Star, mais est à prendre avec la plus grande précaution. Lundi dernier, le quotidien de Beyrouth affirmait dans ses colonnes qu'au moins treize officiers de l'armée française ont été capturés par les forces syriennes. L'annonce, reprise par The Telegraph, est toutefois toujours à prendre au conditionnel.
Cliquez ici !
Citant une source palestinienne basée à Damas, a priori pro-syrienne, le journal précise que ces officiers français seraient retenus dans un hôpital de campagne proche de la ville syrienne de Homs, et que des responsables à Paris et à Damas tentent de trouver un arrangement pour obtenir leur libération. L'information a été reprise au conditionnel par l'agence de renseignement privée américaine, Stratfor.
"Nous ne confirmons pas, et ne démentons pas"
Un porte-parole du ministère français des affaires étrangères, cité par le Daily Star, a contredit cette information : « Nous démontons toute présence des troupes françaises sur le sol syrien ». Un autre porte-parole du ministère de la Défense, toujours interrogé par le Daily Star, n'en dira pas beaucoup plus : « Nous n'avons aucune information là-dessus. Nous ne confirmons pas, et ne démentons pas. »
L'arrivée de ces troupes françaises et membres de la DGSE coïnciderait pourtant avec l'évacuation, la semaine dernière, de plusieurs reporters occidentaux dont la journaliste du Figaro, Edith Bouvier, et le photographe, William Daniels. Le récit de leur fuite ne mentionne d'ailleurs que l'aide des rebelles syriens. Lundi matin, interviewé sur France Inter, le photographe de guerre a réfuté toute assistance de la part d'officiers français : « Je n'ai eu aucun contact avec des soldats français pendant cette opération. Nous avons seulement vu des Syriens de l'Armée syrienne libre. Nous leur devons notre salut », avait-il déclaré.
"Tout cela n'est pas sérieux"
Sur le blog Secret défense, le journaliste français Jean-Dominique Merchet, citant une source anonyme, affirme dans un billet qu'il s'agit « d'informations absolument sans fondement, qui relèvent de l'intoxication, voire de la déstabilisation ». Selon lui, l'une des sources de ces « rumeurs » est un ancien du Réseau Voltaire, Thierry Meyssan, aujourd'hui installé à Beyrouth, et qui s'était fait connaître par un ouvrage dans lequel il niait que des terroristes arabes aient participé au 11 septembre.
« Si de telles personnes étaient détenues par les forces syriennes ou autres, cette information serait impossible à cacher, estime Jean-Dominique Merchet. La preuve ' L'enlèvement de deux militaires de la DGSE à Mogadiscio en Somalie, en juillet 2009, a été connu au bout de quelques heures. La France n'est pas une dictature dans laquelle des hommes disparaissent sans laisser de traces. Tout cela n'est pas sérieux. »
La Russie, pays allié de la Syrie, prend pour sa part le contre-pied de cette vision. Le chaîne Russia Today évoque de son côté plus de 120 soldats français capturés par l'armée syrienne. Donnant encore un peu de moins de crédit à l'information du Daily Star. Toutefois, la France n'est pas officiellement en conflit avec la Syrie. Le 13 février dernier, le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, avait déclaré : « Nous pensons qu'aujourd'hui toute intervention à caractère militaire extérieure ne ferait qu'aggraver la situation, d'autant qu'il n'y aura pas de décision du Conseil de sécurité, qui est la seule instance à même d'autoriser une intervention militaire. » Et si cette information s'avérait finalement exacte, on pourrait toutefois se poser la question du sort réservé à ces soldats français, qui, alors, ne bénéficieraient pas du statut de prisonnier de guerre.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)