Syrie : Damas et les observateurs d'accord

Damas et les observateurs internationaux se sont mis d'accord sur 90% des points du protocole sur la mission des observateurs envoyés par l'ONU pour surveiller l'application du cessez-le-feu, a affirmé, hier, Jihad Makdessi, porte-parole des Affaires étrangères. Les discussions à Damas entre les autorités et les observateurs ont été constructives, a-t-il déclaré, ajoutant: Nous sommes sur le point de conclure les discussions liées au protocole après que les parties se sont mises d'accord sur environ 90% des points. La veille, un diplomate du Conseil de sécurité avait affirmé que si le gouvernement ne mettait pas au point ce protocole permettant aux observateurs de circuler dans tout le pays avant la fin de la semaine, nous ne passerons pas à l'étape suivante qui est d'autoriser la mission complète à se déployer. Dans le même temps, plusieurs observateurs internationaux se sont rendus à Deraa pour évaluer la situation sur place et ont rencontré le gouverneur de la province, a ajouté le quotidien. De son côté, la délégation des observateurs a quitté, hier, son hôtel de Damas à bord de deux véhicules des Nations unies, refusant de donner des précisions sur ses opérations à venir. Hier, l'armée bombardait les quartiers rebelles de Homs au troisième jour de la mission des observateurs, envoyés dans le pays pour surveiller l'application du cessez-le-feu prévu par le plan de l'émissaire international Kofi Annan et à nouveau mis à mal, avant-hier, par la mort de 20 personnes, selon une ONG syrienne.
Pas de progrès dans l'application du plan Annan
Le Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad Ben Jassam Al-Thani, a estimé, avant-hier, ne relever aucun progrès dans la mise en 'uvre du plan de l'émissaire international pour la Syrie Kofi Annan, à l'ouverture à Doha d'une réunion ministérielle arabe. Nous soutenons M. Annan pour son plan en six points et nous espérons que le gouvernement syrien y répondra favorablement, a déclaré cheikh Hamad, ajoutant toutefois: nous ne voyons aucun progrès dans son application. Rien n'a changé, à l'exception de l'acceptation du plan par Damas, a-t-il encore dit en présence de M. Annan, envoyé spécial de l'Onu et de la Ligue arabe sur la Syrie. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a exhorté M. Annan à s'assurer de l'application de son plan, ajoutant toutefois que sa mission est politique et qu'elle prendra du temps et demandera de la persévérance, Nous soutenons pleinement son plan, a assuré M. Arabi, s'exprimant au nom des participants arabes à la réunion. Outre l'arrêt des hostilités, ce plan prévoit le droit de manifester pacifiquement et la libération des personnes arrêtées dans le cadre de la répression de la révolte populaire qui secoue le pays depuis mars 2011. L'émir avait également affirmé que le peuple syrien ne devrait pas être soutenu par des moyens pacifiques mais par les armes.
Le chef de la diplomatie promet à Pékin le respect du plan
Le ministre syrien des Affaires étrangères Wallid al Mouallem a promis, hier, à Pékin que Damas respecterait bien les exigences du plan de paix de l'émissaire international Kofi Annan, notamment le cessez-le-feu des forces armées. Le ministre syrien des Affaires étrangères Wallid al Mouallem, a assuré que la Syrie continuerait, à respecter et à mettre en 'uvre le plan en six points de M. Annan, a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères, Yang Jiechi.
Damas continuera à mettre en 'uvre ses engagements en matière de cessez-le-feu et de retrait des troupes, selon M. Yang cité dans un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères. Wallid al Mouallem a aussi affirmé que Damas continuerait à coopérer avec la mission des observateurs internationaux envoyés en Syrie pour y surveiller l'application de ce cessez-le-feu, a précisé le communiqué.
Clinton prévoit d'assister aujourd'hui à la réunion de Paris sur la Syrie
La Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a prévu d'assister aux entretiens de Paris sur la Syrie jeudi dans le cadre des efforts internationaux destinés à mettre fin à la violence dans ce pays, a indiqué, hier, un responsable du Département d'Etat. Nous attendons maintenant que cette réunion se tienne et elle (Mme Clinton) sera là, a indiqué ce responsable à la presse au cours d'une escale technique de leur appareil à Las Palmas, aux Canaries, sur la route de Brasilia à Bruxelles où se tient une réunion des ministres de la Défense et des Affaires étrangères de l'Otan. Selon ce haut responsable qui voyage avec Mme Clinton, le timing (de la réunion) est extrêmement important alors que les premiers observateurs commencent à se déployer en Syrie pour s'assurer que le président syrien Bachar al-Assad respecte bien le plan de paix. Ou bien la situation est en train de s'améliorer, ou bien nous allons devoir exercer à nouveau des pressions sur le régime syrien, a indiqué le responsable sous couvert de l'anonymat. Le chef de la diplomatie française Alain Juppé a invité plusieurs ministres des Affaires étrangères aujourd'hui à une réunion afin de maintenir la pression sur le régime syrien, a indiqué une source gouvernementale française. La tenue de cette réunion n'a pas été confirmée officiellement par le quai d'Orsay, mais selon la source, une dizaine de ministres des Affaires étrangères ont été invités, dont certains doivent participer à une session des ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l'Otan.
La Turquie arraisonne un bateau soupçonné de transporter des armes
La Turquie a intercepté, hier, un cargo battant pavillon d'Antigua-et-Barbuda, soupçonné de transporter des armes vers la Syrie et qui doit incessamment être fouillé par les autorités turques dans le Golfe d'Iskenderum (sud), a indiqué une source diplomatique turque. Nous avons reçu des informations selon lesquelles ce vaisseau a pour cargaison des armes et munitions pour la Syrie, a précisé cette source sous couvert d'anonymat, sans préciser la provenance du bateau. Le navire, lAtlantic Cruiser, qui mouillait au large d'Iskenderun, sera amarré au port de cette ville turque pour une inspection détaillée, précise pour sa part l'agence de presse officielle Anatolie. La Turquie, qui a rompu avec le régime syrien en raison de sa violente répression d'un mouvement de révolte, lancé en mars 2011, avait imposé des sanctions contre son voisin et ex-allié, notamment le contrôle de tout transfert d'armement par air, terre et mer vers ce pays depuis son territoire.
Ce navire appartenant à l'armateur allemand Bockstiegel, a fait l'objet d'un article de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel faisant état d'armes à bord, en provenance d'Iran, qui soutient le régime syrien. Le gouvernement allemand a indiqué examiner une possible rupture d'embargo. Le gouvernement allemand examine toutes les indications sur de possibles violations d'embargo, a déclaré une porte-parole du ministère allemand de l'Economie. L'armateur a pour sa part rejeté ces informations, insistant sur le fait que le respect des lois est pour lui une évidence, notamment concernant l'embargo décrété par l'Union européenne sur les armes à destination de la Syrie. Selon les documents dont dispose l'armateur, le chargement à destination de la Syrie est composé d'éléments d'une centrale thermique, fabriqués en Inde et destinés au ministère syrien de l'Electricité.