Algérie

Syrie : Bachar el-Assad dénonce une "guerre" menée de l'étranger



"La Syrie est confrontée à une vraie guerre menée de l'étranger", a réaffirmé, hier, le président Bachar el-Assad, qui a nié toute responsabilité du régime alaouite dans le massacre perpétré le 25 mai à Houla, qu'il a qualifié d'un "crime affreux". Le fils de Hafez el-Assad s'exprimait devant le Parlement à l'occasion de sa première intervention depuis le 10 janvier, alors que le pays semble menacé de basculer dans la guerre civile et que les condamnations internationales s'amplifient contre la répression meurtrière. Depuis le début du mouvement de contestation contre son régime en mars 2011, Bachar el-Assad a accusé des éléments étrangers de chercher à déstabiliser la Syrie. Le président syrien, qui ne reconnaît pas le mouvement de contestation qu'il assimile à du "terrorisme", a souligné que son régime avait "essayé tous les moyens politiques" mais que ces efforts étaient vains "car nous faisons face à une véritable guerre menée de l'étranger".
Pas de compromis dans la lutte contre le terrorisme
M. Assad a souligné que les responsables selon lui du "terrorisme ne sont pas intéressés par le dialogue ou les réformes. Ils sont chargés d'une mission et ne s'arrêteront que s'ils accomplissent cette mission ou si nous arrivons à les arrêter". Mais, a-t-il assuré, "il n'y aura pas de compromis dans la lutte contre le terrorisme et ceux qui le soutiennent". "La sécurité de la nation est une une ligne rouge". M. Assad a aussi écarté tout dialogue avec les opposants liés à l'étranger, en allusion notamment au Conseil national syrien, la principale composition de l'opposition, basé à l'étranger.
Prêt à renouer le dialogue si'
Le chef d'Etat syrien s'est dit prêt à discuter avec les opposants, "s'ils ne se sont pas livrés à des actes de terrorisme et s'ils ne sont pas soutenus par des puissances étrangères". "Nous allons continuer avec fermeté à faire face au terrorisme, laissant la porte ouverte pour tous ceux qui veulent y renoncer", a-t-il ajouté. "J'exhorte tous ceux qui hésitent toujours à y renoncer, à prendre cette décision. L'Etat ne se vengera pas".
Salut à la mémoire de "tous les martyrs".
Le président syrien a rendu " hommage à tous les martyrs, civils ou militaires",en soulignant que leur "sang n'aura pas coulé en vain".
Il a souligné que ceux ayant commis le carnage de Houla (centre), dans lequel 108 personnes dont 49 enfants ont été massacrés le 25 mai, étaient des "monstres". Avant-hier, 89 personnes ont encore été tuées dans des violences, dont 57 soldats, selon l'OSDH, le bilan le plus lourd pour l'armée régulière en une seule journée depuis mars 2011. Mais ce bilan n'a pu être confirmé de source indépendante ou par le régime. "Nous affrontons le terrorisme". Bachar al Assad le répète à tout va : les rebelles sont des terroristes, et n'ont aucune sorte de démarche politique. "Nous n'affrontons pas un problème politique parce que, si c'était le cas, ce parti proposerait un programme politique. Ce que nous affrontons est une tentative de semer le conflit intercommunautaire et l'instrument en est le terrorisme, a-t-il assené dimanche. Le problème auquel nous faisons face est le terrorisme. Nous avons devant nous une vraie guerre venue de l'étranger".
L'Arabie saoudite accuse Al-Assad de man'uvrer pour gagner du temps
En réaction au discours du président syrien, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al-Fayçal, a accusé, hier, Bachar Al-Assad de "man'uvrer" pour "gagner du temps", en ignorant le plan de sortie de crise de l'émissaire international Kofi Annan. "Toutes les initiatives (de règlement) ont été acceptées par le régime syrien mais jamais appliquées. C'est le moyen qu'il (le régime) utilise pour gagner du temps", a-t-il dit, accusant Bachar Al-Assad, qui s'est dit encore dans son discours, déterminé à en finir avec la révolte, de "tergiverser et man'uvrer".
Le plan de sortie de crise au point mort
Le ministre saoudien s'exprimait lors d'une conférence conjointe avec le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon, présent à Jeddah pour une conférence sur la lutte contre le terrorisme. Kofi Annan, dont le plan en six points pour une sortie de crise est resté lettre morte, doit présenter dans quelques semaines un rapport au Conseil de sécurité de l'ONU sa mission, a indiqué le prince Saoud. "Nous espérons que ce rapport soit clair, précis et transparent (...) et que le Conseil de sécurité adoptera une position ferme" à l'égard du régime syrien, selon lui.
l'ONU et l'OCI coopéreront pour soutenir les efforts de paix d'Annan
L'ONU et l'Organisation de la Coopération islamique (OCI) s'engagent à "coopérer étroitement" pour soutenir les efforts de paix de l'émissaire international Kofi Annan en Syrie, a déclaré, hier, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon "Notre priorité pour le moment est d'aider le peuple syrien qui a un besoin urgent de notre soutien", a dit le secrétaire général de l'ONU, à l'issue d'un entretien avec le secrétaire général de l'Organisation de la Coopération islamique (OCI), Ekmeleddin Ihsanoglu.
"L'ONU et l'OCI vont faire tout ce qu'elles peuvent en étroite coopération pour soutenir les efforts de notre envoyé commun, Kofi Annan", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Jeddah (ouest de l'Arabie saoudite), où il doit assister à une réunion du conseil consultatif du Centre de l'ONU pour la lutte contre le terrorisme. Le chef de l'ONU s'est également prononcé pour des "discussions internationales élargies" sur la Syrie, indiquant avoir "pris acte" de la demande des pays arabes de fixer un calendrier pour l'application du plan de paix. M. Ihsanoglu, à la tête d'une organisation qui regroupe 57 membres, a également soutenu la demande arabe, estimant que "chaque seconde qui passe augmente le nombre de victimes innocentes" en Syrie.




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