Algérie

Syrie/Au troisième jour de la trêve



Syrie/Au troisième jour de la trêve
Temps n A la faveur d'un cessez-le-feu globalement respecté, les Syriens ont (ré) appris à vivre.Alep, deuxième ville du pays, savoure ainsi, depuis trois jours l'arrêt des bombardements, se délecte du silence des armes et goûte avec ravissement des moments de paix, mais la seconde ville de Syrie meurt de soif. «La situation générale s'est améliorée depuis le début de la trêve, on peut désormais tout se procurer... sauf de l'eau», assure Abou Nidal, 60 ans, qui réside à El-Maghayer. Les féroces combats, dans cette ville divisée depuis 2012, ont détruit les pompes et les générateurs électriques qui acheminaient l'eau vers les quartiers résidentiels. La distribution d'eau est devenue erratique. Les habitants doivent maintenant s'approvisionner à des puits de fortune ou acheter de l'eau à des distributeurs privés. Cependant, dans l'ensemble, la situation est calme. Dans la cour d'une maison traditionnelle, qui leur sert de centre dans un quartier de la ville syrienne d'Alep, sept «Casques blancs», la défense civile des régions rebelles, jouent au football. Pour la première fois depuis longtemps, ils n'ont personne à secourir. A Bab Nayrab, ils ne doivent pas braver tous les dangers pour chercher sous les décombres la victime d'un bombardement ou sauver sur la ligne de front un civil blessé par un tireur embusqué. La ville est calme depuis l'entrée en vigueur samedi du cessez-le-feu, initié par les Etats-Unis et la Russie et soutenu par l'ONU, le premier de cette ampleur depuis le début de la guerre en Syrie qui a fait plus de 270 000 morts en cinq ans. Tout en sueur, les secouristes s'assoient pour déjeuner pendant que deux d'entre eux lavent une ambulance qui porte encore les stigmates de leurs aventures quotidiennes. En effet, malgré quelques violations, les hostilités ont cessé dans les grandes villes du pays. Médecins et secouristes peuvent profiter de ce répit. A Damas, la capitale syrienne sous contrôle gouvernemental, les médecins aussi sont plus détendus car ils n'entendent plus le bruit strident des sirènes d'ambulance. «Ce n'est un secret pour personne : on se sent psychologiquement soulagé, surtout aux urgences où la tension était à son comble quand les blessés arrivaient», confie un médecin de l'hôpital El Moujtahid, dans le sud de Damas. «Aujourd'hui, nous avons reçu quelqu'un qui était tombé dans l'escalier, des victimes d'un accident de voiture, des cas qu'on avait oubliés tant nous étions focalisés par les blessés par des armes à feu ou les obus», ajoute-t-il. Puis, visiblement détendu, il se met à rêver. «Si la trêve continue, on aura peut-être l'opportunité de passer des vacances hors de l'hôpital. Je suis optimiste et j'aspire à retrouver la routine d'avant la guerre», soutient-il.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)