Syrie

Le feuilleton macabre continue en Syrie, et les cimetières syriens ne cessent d'accueillir des clients déchiquetés, tout âge, confession ou profession confondues. Des observateurs de l'ONU ont été attaqués par, soi-disant, des groupes armés de la résistance populaire, accusation difficile à confirmer ou à infirmer, vue la situation confuse sur le terrain, contrôlée par la Moukhabarate et les 'Chabbiha' (truands armés) du régime, similaires de 'baltaguia' en Egypte. Le commandant des observateurs onusiens, le général norvégien Robert Mood s'est retiré avant même de commencer sa mission. Il avait compris les arrières pensées syriennes, se rappelant le sort d'un ancien observateur onusien, nordique aussi, abattu froidement par les israéliens en 1949. À l'époque, le comte suédois Folk Bernadotte a tenu à observer la neutralité absolue dans la lutte israélo-palestinienne, et il l'a payé de sa vie. Mais le choix de notre voisin marocain comme successeur donne à réfléchir. Certes, les Marocains ont une réputation remarquable en Syrie, grâce à leur participation courageuse à la guerre de 1973, au même tire que leurs homologues algériens en Egypte, en 1967 et 1973. Mais le profil que nous avons vu du Colonel Ahmed Himiche n'était pas conforme à la tâche difficile, imposée par la situation grave qui prévaut en Syrie. Son sourire peu justifiable et ses déclarations peu convaincantes font de lui un mauvais acteur dans un film égyptien des années quarante. À tout cela s'ajoute les déclarations du MAE syrien, Walid El-Mouallem, qui a précisé que 'la Syrie n'acceptera que des observateurs des pays neutres'. C'est logique, sauf quand il continue'. 'tels que la Russie et la Chine', et peut-être le Brésil et l'Afrique du Sud . Le ministre syrien, fin dribbleur politique, avait l'audace de qualifier les russes de 'neutres', il n'a pas daigné citer les Marocains, pour ne pas dire, les Algériens, les Tunisiens ou les Sénégalais, connus pour leur neutralité sans faille. Par son comportement arrogant et agressif, le pouvoir en Syrie apporte de l'eau au moulin de ceux qui avaient souhaité ou sollicité l'intervention militaire étrangère en Libye, intervention sans laquelle les villes de Benghazi, Derna, Toubrok et El-beïda seraient détruites comme Homs par Bechar al-Assad, et Hamat, il y a trente ans, par son père. Il reste une question pertinente. Comment expliquer la passivité des Etats- Unis et l'agressivité russe' La réponse est très simple ; Les israéliens ne cachent pas leur conviction que Bechar est un don du ciel, comme Hosni Moubarak et Benali. Washington répond favorablement aux besoins de Tel-Aviv. Moscou a très bien compris. C'est l'occasion ou jamais pour récupérer l'auréole perdue depuis la chute du mur.
M. A.