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Syrie
La conférence internationale qui réunit plus d'une quarantaine de pays autour d'une si difficile paix en Syrie, dite Genève 2, aura mal débuté. A l'exclusion de dernière minute de l'Iran, allié indéfectible du régime de Damas, l'avion qui emmenait la délégation syrienne à ces pourparlers a été retenu plusieurs heures à l'aéroport d'Athènes où il devait se réapprovisionner en carburant. Autant de nuages sur ces négociations de paix qui ne s'annoncent pas également sous de meilleurs auspices pour l'opposition qui est en proie à de profondes divergences sur la conduite de ces négociations et sur la représentativité des mouvements rebelles. Mardi, à la veille de la réunion prévue aujourd'hui à Montreux en Suisse, en prélude à celle de Genève 2 qui sera tenue vendredi sous les auspices de l'envoyé personnel du SG de l'ONU, le diplomate algérien Lakhdar Brahimi, les observateurs étaient circonspects sur la réussite de cette rencontre. Car le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui avait invité dans un premier temps l'Iran à participer à cette réunion, l'a exclu lundi de cette conférence de paix sur la Syrie, moins de 24 heures seulement après l'avoir invité.Le SG de l'ONU a motivé ce revirement par le fait que Téhéran est opposé à la mise en place d'un gouvernement de transition en Syrie, objet principal de la conférence de Genève 2. En même temps, il sauve la rencontre, car l'opposition syrienne avait conditionné sa participation au retrait de l'invitation adressée à l'Iran.La coalition de l'opposition syrienne a immédiatement confirmé sa participation à Genève II, dont l'objectif se fixe une transition politique en Syrie. M. Ban «a décidé que la réunion d'un jour à Montreux aura lieu sans la participation de l'Iran», a indiqué son porte-parole, Martin Nesirky.La réunion de Genève II se tient aujourd'hui mercredi par une session ministérielle à Montreux présidée par Ban Ki-moon et à laquelle sont conviés une quarantaine de pays, dont les grandes puissances et les autres pays de la région dont l'Arabie saoudite.Les délégations du gouvernement et de l'opposition doivent négocier ensuite à Genève, à partir de vendredi, sous l'égide du médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi. Ainsi, avant même de commencer, Genève 2 débute mal. Téhéran a indiqué regretter que l'ONU ait retiré «sous la pression» son invitation pour participer à la prochaine conférence de paix sur la Syrie, estimant que celle-ci avait désormais peu de chance de réussir. A Moscou, l'autre soutien de Damas, la Russie a estimé que l'absence de l'Iran à cette réunion est une erreur. «C'est bien sûr une erreur», a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. «Nous avons toujours souligné que tous les acteurs extérieurs devaient être représentés», a-t-il ajouté. Critiquant les raisons du SG de l'ONU d'exclure l'Iran, il a ajouté que » ceux qui ont exigé que l'on annule l'invitation de l'Iran sont ceux qui affirment que la mise en ?uvre du communiqué de Genève (juin 2012) doit aboutir à un changement de régime» en Syrie.POURSUITE DES BOMBARDEMENTS AERIENSPour autant, si l'opposition, avec l'appui des puissances occidentales, dont la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, campe sur sa position qui exige le départ de Bachar Al Assad et la mise en place d'un gouvernement de transition, le régime de Damas ne veut pas passer la main. Le président syrien a en effet exclu de confier la direction d'un futur gouvernement à un opposant et a pronostiqué que sa guerre contre les rebelles prendrait «beaucoup de temps». Le conflit en Syrie, d'abord politique puis armé, a fait depuis 2011 quelque 130.000 morts, selon un décompte non officiel. Un expert allemand estime que «pour Assad, le plus important à Genève c'est d'empêcher un consensus international pour lui faire quitter le pouvoir et il peut réussir grâce notamment à la position russe». Enfin, sur le terrain, les combats continuent dans les principales villes du pays. Dix personnes sont mortes à Alep hier mardi après un bombardement de l'aviation syrienne qui avait ciblé un quartier de l'opposition, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). «Un raid a touché une station de bus à Jisr Al-Hajj', faisant dix morts», ajoute l'OSDH. Dans le sud-ouest de la ville, à El Ansari, des bombardements aériens ont été également enregistrés mardi.




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