Algérie


Syrie
Happée depuis trois ans dans un conflit meurtrier, la Syrie s'est enfoncée davantage dans l'inconnu en 2013. Ravagé par la guerre, le pays s'est vidé d'une bonne partie de ses habitants, jetés sur les routes de l'exil en raison des violences, et la communauté internationale peine à imposer une sortie de crise.Et le conflit ne donne aucun signe d'apaisement. Les combats opposant troupes gouvernementales fidèles au président Bachar Al-Assad et groupes armés hétéroclites et dont les rivalités ont été étalées au grand jour ont été de plus en plus sanglants au cours de ce mois de décembre.Les autorités syriennes affirment que des milliers de mercenaires étrangers combattent dans les rangs de l'opposition armée.L'attaque chimique perpétrée le 21 août dans la banlieue de Damas, dont pouvoir et opposition se sont accusés mutuellement, a montré toute l'atrocité de cette guerre.Les puissances occidentales ont imputé la responsabilité de l'attaque au régime syrien, le menaçant de frappes militaires. Mais la Russie, engagé dans un bras de fer mémorable avec les Etats-Unis sur cette question, a joué un rôle décisif en proposant à la Syrie de placer ses armes chimiques sous contrôle international et de les détruire. L'accord a permis d'écarter la menace d'une frappe étrangère et d'une extension du conflit.Les rapports de force sur le terrain changent bien souvent même si l'armée syrienne a pu, ces derniers mois, regagner du terrain.Confrontée à une contre-offensive de grande ampleur des troupes du président Bachar al-Assad, la rébellion a cédé plusieurs villes et verrous stratégiques.Elle reste aussi fragilisée, en raison de divisions internes, plusieurs de ses composantes se disputant le leadership de la lutte contre le pouvoir à Damas.Grave crise humanitaireEn revanche, ce qui paraît clair c'est que les grands perdants demeurent les civils qui voient les perspectives d'amélioration de la situation s'éloigner au fil des jours.Le conflit, en près de trois ans, a déjà fait plus de 100.000 morts et trois millions de réfugiés qui se sont déversés sur les pays voisins.Et le flot des déplacés ne cesse d'enfler. Plus de la moitié d'entre eux sont des enfants de moins de 17 ans : la plupart ne vont plus à l'école et travaillent illégalement.Les pays voisins sont devenus de fait les principales terres d'accueil. Les Syriens trouvent majoritairement refuge au Liban, en Jordanie, en Turquie, en Irak et en Egypte. La plupart survivent dans des abris de fortune, quasiment sans aucune ressource et sous des températures.Au Liban voisin, 842.000 réfugiés syriens ont été enregistrés, soit un habitant sur cinq. Pour ce petit pays méditerranéen, les conséquences de la guerre en Syrie s'élèveront à 7,5 milliards de dollars fin 2014.Ces chiffres sont donnés par le Haut-Commissariat pour les réfugiés des Nations unies, qui fournit aux réfugiés une aide financière.D'autres réfugiés s'aventurent plus loin pour trouver la paix : en Europe. Mais, même s'il existe une législation européenne pour accueillir ces réfugiés, c'est loin d'être facile. Car l'Europe refuse de faire front commun sur le dossier.Autre symptôme inquiétant de cette crise humanitaire, le grand nombre de bébés nés en exil qui n'ont pas de certificat de naissance, un document essentiel pour prévenir l'apatridie.Genève 2, une lueur d'espoirFace à ces drames, la communauté internationale, par le biais de l'émissaire des Nations unies et de Ligue arabe l'algérien Lakhdar Brahimi, a multiplié les efforts en vue de parvenir à une solution politique négociée à la crise.Désormais tous les espoirs reposent sur la conférence de paix dite "Genève 2". Ce sera l'événement diplomatique le plus attendu du début de l'année prochaine. Outre l'ONU, les participants agréés seront les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie), la Ligue arabe, l'Union européenne, l'Organisation de la coopération islamique (OCI) et 26 autres pays.Pourtant, les nuages ne sont pas tous dissipés. Les obstacles à son bon déroulement s'accumulent que la diplomatie internationale tente de contourner.Prévue le 22 janvier dans la ville suisse de Montreux, cette conférence doit lancer la mise en œuvre du plan adopté à Genève en juin 2012 par les grandes puissances pour un processus de règlement politique entre gouvernement et opposition.Après une journée d'interruption, représentants de l'opposition et ceux du gouvernement syrien se réuniront à Genève en comité restreint, pour des négociations directes dirigées par l'émissaire des Nations unies, Lakhdar Brahimi.Il s'agit de mettre en place un gouvernement de transition chargé d'organiser une élection présidentielle.Côté opposition, on réclame toujours le départ de Bachar el-Assad, mais aussi le transfert des pleins pouvoirs à la Coalition nationale syrienne (CNS).Le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a déjà prévenu que les négociations seraient difficiles , mais indispensables pour mettre fin à la tragédie en Syrie.




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