Synonyme de spéculation et de surenchère

Jadis, le mois de Ramadhan était effectivement celui du pardon, de la piété, de l'entente mais surtout de rapprochement entre non seulement les membres d'une même famille, mais aussi de toute la communauté musulmane là où elle se trouve. "Jamais nous n'avions vécu ce que nous vivons de nos jours durant le mois sacré. Ce que nous rencontrons aujourd'hui comme inflation et autre spéculation durant le Ramadhan de nos jours, était autrefois un véritable péché. C'est affreux !", racontent de nombreuses personnes d'un certain âge partout dans plusieurs communes de la wilaya.Ces derniers relatent également que l'entraide était toujours présente entre les musulmans et la prise en charge des familles nécessiteuses était une obligation pour chacun qui dispose de moyens lui permettant de vivre aisément, voire une responsabilité qu'il doit indéniablement assumer envers les pauvres qui étaient, comme ils se souviennent, nombreux et éparpillés çà et là.
La générosité était grande et l'esprit de compassion envers les autres était large et développé chez tous les musulmans.
"Même ceux qui résidaient dans des zones rurales et lointaines devaient tirer profit de l'élan de solidarité qui prenait une ampleur de plus en plus importante au fil des jours. L'actuel couffin du Ramadhan n'existait guère à cette époque car la solidarité humaine battait son plein dans tout le pays. Quant à l'ambiance générale durant ce mois, elle était de jour comme de nuit festive, belle et agréable, même inoubliable", se rappellent encore les octogénaires Si Tayeb et Si El Hadj d'Ouled Fares, une vingtaine de kilomètres à l'est de la ville de Chlef. Ils évoquent aussi, avec fierté, que les produits alimentaires de première nécessité étaient largement abordables et à la portée de tout le monde durant cette période de carême "contrairement à aujourd'hui où la mercuriale de tous les produits alimentaires connaît, chaque fois que ce mois arrive, une hausse vertigineuse comme c'est le cas depuis le début de ce Ramadhan. Cela fait plus de 15 jours depuis le début du mois sacré, et les prix des denrées alimentaires affichés n'ont toujours pas baissé. Bien au contraire, ils ne cessent de grimper étonnement. C'est aussi le cas pour ce qui des vêtements dont les prix continuent de s'envoler, surtout à l'approche de l'Aïd. Mais où est passée la générosité du Ramadhan d'autrefois '".
AHMED CHENAOUI