Algérie

Syndicats et ministère campent sur leurs positions



Syndicats et ministère campent sur leurs positions
C'est désormais un challenge, pour la ministre de l'Education nationale de faire signer la charte de l'éthique et de stabilité par les syndicalistes.Dans sa plaidoirie en faveur de cette charte, Mme Nouria Benghebrit souhaite ardemment convaincre les syndicalistes de mettre en veilleuse le «droit» de grève au profit d'un dialogue «serein et constructif», pour le seul grand bien de l'école. La proposition en question, sortie au grand jour lors de la dernière rencontre organisée jeudi dernier avec les partenaires sociaux, a été accueillie par un sceptique «oui, mais…» des syndicats regroupés au sein de l'intersyndicale, et un niet presque catégorique du Cnapest, qui maintient son mot d'ordre de grève entamée le 16 février, mais cela ne semble pas pousser au désespoir Mme N. Benghebrit. «La problématique de l'éthique et de la stabilité est une problématique majeur au niveau de l'école.Nous avons besoin, pour aller plus loin ensemble, de prendre un temps d'arrêt par rapport aux grèves», a-t-elle soutenu, hier, lors d'un point de presse, en marge de la signature d'un protocole d'accord entre son département et le Haut commissariat à l'amazighité.Pour la Ministre, tout est intimement lié entre la révision du statut particulier des enseignants et l'amélioration des conditions de l'enseignement, une équation « tributaire de la stabilité du secteur », a-t-elle encore indiqué dans ce contexte. Et, minimisant visiblement le rejet de cette option par les syndicalistes, elle a ajouté qu'il y avait «des efforts à mener là où il y a mésentente», notamment sur la question de l'engagement à signer en commun avec les syndicats, une charte de l'éthique et de la stabilité. La ministre de l'Education a expliqué que «c'est dans cet engagement, dans une dimension de négociation aujourd'hui gagnant gagnant, qu'il faille aller», se disant ne pas «perdre espoir» que les syndicats grévistes continuent encore à dialoguer avec la tutelle pour trouver la solution aux problèmes du secteur. Mme Benghabrit a dit croire «fortement» en la négociation comme modalité «forte» de la résolution des problèmes, affirmant avoir accompli «un chemin intéressant avec trois points d'entente sur quatre». Interrogée par la menace de grève brandie par un syndicat pour le 24 février, la ministre de l'Education a appelé au sens de la responsabilité des syndicalistes, mais surtout des enseignants, afin de ne pas compromettre l'avenir des élèves. Pour rappel, une réunion avait regroupé jeudi la ministre de l'Education et les syndicats du secteur qui ont déclenché un mouvement de grève, le 11 et 12 février pour l'intersyndicale et à partir du 16 février par le Cnapest, mais le procès-verbal sanctionnant la rencontre n'a pas été signé, à cause de leur rejet de la proposition relative à la rédaction d'une charte d'éthique et de stabilité. Cette charte, avait précisé le ministère, ne vise pas plus qu'à assurer un climat favorable à la construction d'un processus favorisant l'émergence d'une école de qualité. Le ministère avait expliqué que « le procès- verbal n'a malheureusement pas été signé, malgré l'accord des deux parties sur l'installation d'une commission chargée du réexamen du statut particulier des personnels de l'éducation nationale, ainsi que la mise en ?uvre d'un calendrier pour l'exécution des procès préalablement signés ». Il est fort probable que des syndicats au sein de l'intersyndicale franchissent le pas pour aller signer la charte dans les prochains jours, ceux qu'on désigne du côté du Cnapest comme «complices» de la tutelle, et qui donnent apparemment de l'espoir à la tutelle pour arriver à ses fins, «mais on serait parvenu seulement à casser la grève sans l'effacer du tableau», persistent à dire des responsables du Cnapest. Ces derniers, lors d'entretiens téléphoniques, nous ont assuré qu'«ils croient dur comme fer que tout est entrepris pour casser leur syndicat, et toucher à la crédibilité de l'enseignant, mais au bout, chacun doit assumer ses responsabilités».




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