« Le mépris nous a poussés à la grève »
Le Syndicat national des vétérinaires affiliés à la Fonction publique (SNVAFP) implore le président de la République à intervenir en tant qu?arbitre dans le conflit l?opposant au ministère de l?Agriculture. « Notre tutelle semble faire fi de nos doléances. Pis, elle nous traîne en justice pour avoir osé demander le minimum d?une fiche de paie d?un vétérinaire. C?est pour cela que nous en appelons au premier magistrat du pays pour que justice soit rendue », a lancé, hier, lors d?un point de presse, le secrétaire général du syndicat, le docteur Karim Kaddour. En grève les 9, 10 et 11 octobre courant, les vétérinaires ont dû geler la grève dans la matinée du troisième et dernier jour du mouvement. La raison est qu?une décision de justice, rendue en référé, aurait suggéré le gel de la grève. La presse, rappelons-le, a été destinataire, dans l?après-midi du 10 octobre 2005, d?un communiqué du ministère de l?Agriculture et du Développement rural qui dit en substance : « La cour d?Alger, siégeant le 10 octobre 2005, a décidé le gel de la grève de trois jours (9, 10 et 11 octobre 2005), engagée par le Syndicat nationale des vétérinaires fonctionnaires de l?administration publique (SNVAFP). » En guise de conclusion, le même communiqué devait préciser que « la revendication du syndicat porte sur la revalorisation du statut du vétérinaire, laquelle dépend de la réforme de la Fonction publique ». Ce à quoi le SNVAFP s?est élevé, hier, en remettant les pendules à l?heure. « Les vétérinaires n?ont pas revendiqué la revalorisation de leur statut, mais du régime indemnitaire. Nous ne sommes pas sans ignorer que tous les projets de statuts sectoriels sont gelés, comme l?a stipulé le chef du gouvernement. Notre revendication porte tout simplement sur l?application d?un protocole d?accord auquel sont impliqués la Fonction publique, le ministère des Finances, le SNVAFP et notre tutelle. Il est question d?accorder au vétérinaire trois indemnités, à savoir l?indemnité spécifique globale, l?indemnité de documentation et l?indemnité de contagion et de pénibilité. Cela a été dûment accordé en mai 2005 et devait être appliqué dans les semaines suivantes. Cinq mois après, nous ne voyons rien venir. C?est d?ailleurs ce mépris qui nous a poussés à la grève. Nous aurions préféré éviter le débrayage si notre tutelle, qui connaît très bien la situation, ne nous avait pas abandonnés », déplore le syndicaliste. Et d?ajouter, au sujet du « procès » : « Aucune notification ne nous est parvenue. Nous avons eu connaissance par voie de presse qu?une décision de justice a été rendue par la cour d?Alger ordonnant le gel de la grève des vétérinaires. Nous avons opté pour la sagesse en invitant nos collègues de rejoindre leur travail même si, pour l?instant, nous ignorons la teneur exacte de la décision judiciaire. Mais je puis vous assurer que nous ferons appel dès que nous serons notifiés. » Et si le SNVAFP est débouté ? « Nous reviendrons à la charge, et cette fois, en durcissant le mouvement tout en obéissant aux lois de la République. L?opinion publique était outrée de savoir qu?un docteur vétérinaire gagne 14 000 DA net. » Et de conclure : « La pandémie de la grippe aviaire est à nos portes. Qui va l?affronter ? Le vétérinaire, bien entendu. Comme il a affronté la brucellose, la leishmaniose et tant d?autres maladies animales pouvant muter chez l?homme. Et tout cela sans moyens adéquats, même pas un véhicule pour travailler. »
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Posté Le : 13/10/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Zerrouk
Source : www.elwatan.com