La violence qui baigne notre société a franchi, ces derniers jours, un autre seuil, symbolique celui-là, touchant hôpitaux et autres structures de santé dites de 'proximité". Des lieux qui, de par leur vocation d'apporter guérison, soulagement, apaisement, sont censés jouir d'une forme de franchise tacite qu'il ne viendrait à l'esprit de personne de remettre en cause et encore moins d'y porter atteinte. Hélas, mille fois hélas, ce n'est plus le cas en Algérie !
En tout cas, dans certaines régions, comme Sidi Moussa où une polyclinique avait subi la colère des citoyens, la semaine dernière. Avant-hier, c'est le personnel des urgences de l'hôpital de Tiaret qui a été violenté par des personnes accompagnant un blessé. À Khenchela, c'est un médecin radiologiste qui a failli se faire briser les os (au propre comme au figuré).
Il est vrai qu'une ou des personnes accompagnant un malade, voire un blessé dont le pronostic vital est engagé, constatant, par ailleurs, que la prise en charge n'est pas ce qu'elle aurait dû être, sont naturellement portées à manifester leur mécontentement à l'égard des médecins et des infirmiers de garde. C'est compréhensible dans l'absolu, car c'est humain. Surtout quand la mauvaise volonté des personnels médicaux est avérée. Ce qui est souvent rare, car la plupart des médecins continuent heureusement d'être fidèles au serment d'Hippocrate, exerçant leur métier comme un sacerdoce.
Mais il est inadmissible de se faire justice en versant dans la violence. Car, en fait, ces personnes auteurs des actes de violence se trompent de diagnostic, si l'on peut dire. Et pour cause, la défaillance des structures de la santé et la mauvaise qualité de leurs prestations, les médecins sont les premiers à en souffrir. Quel est ce thérapeute, normalement formé, qui n'aimerait pas offrir les meilleurs soins à son malade ' En fait, l'origine du problème se situe encore une fois au niveau de la responsabilité de l'état.
L'état qui n'offre plus les moyens les plus élémentaires aux médecins pour des actes médicaux les plus banals. C'est toute la déliquescence de nos hôpitaux qui est en cause, à travers ce phénomène de violence qui en est un symptôme. n
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Posté Le : 13/08/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Omar Ouali
Source : www.liberte-algerie.com