Algérie

Symbol de quoi !'



Symbol de quoi !'
Non, la Renault Symbol n'est pas le premier véhicule «Made in Algeria». Il faut être frappé d'une forme puissante d'amnésie sélective pour oublier que les deux premiers véhicules algériens sont sortis, le 26 octobre dernier, des chaînes de montage de la Société algérienne de fabrication des véhicules Mercedes Benz (Safav-MB) d'Aïn Bouchekif, dans la wilaya de Tiaret.Dans une première étape, cette usine produira 6 000 véhicules de type Mercedes Spartner, destinés à tous les usages, et 2 000 véhicules 4×4 de type G Class de la catégorie G, destinés à des usages militaires et paramilitaires. La deuxième étape intègre l'exportation. Le représentant du Groupe allemand Daimler, qui est le partenaire technologique, dira que la fabrication des véhicules algériens utilise la même technologie qu'en Allemagne et en Autriche. Mieux, Daimler a consenti le transfert de cette technologie. 16 ingénieurs algériens ont été formés en Allemagne et ils encadrent la formation des techniciens au sein de l'usine. N'est-ce pas là un partenariat gagnant-gagnant ' Sans doute plus gagnant-gagnant que celui qu'on nous fait miroiter avec Renault. Dans le sillage du partenariat avec Daimler, l'équipementier allemand Bosch projette de s'installer en Algérie alors que le taux d'intégration de la Symbol n'est que de 7%. On peut comprendre que la France, qui tient à sa position de premier investisseur étranger en Algérie, refuse que l'Allemagne, son partenaire-concurrent, lui fasse de l'ombre et lui dame le pion dans un pays dont elle entend devenir le premier partenaire économique. Coiffée au poteau, Il est de ce fait compréhensible que la France ignore sciemment la réalisation algéro-allemande qui coiffe au poteau celle algéro-française, surtout que le label allemand est mieux coté sur le marché automobile. Ce qui par contre est incompréhensible c'est le cocorico des algériens qui se félicitant de la sortie d'une voiture fabriquée par la France en Algérie, d'une usine dont la production est exclusivement destinée au marché national. On peut se réjouir de voir la structure industrielle de l'Algérie commencer à prendre forme, mais delà à parler d'une industrie productive, il y a tout de même un grand pas qu'on ne peut franchir aussi allègrement si on fait preuve d'un rien de réalisme. Comment peut-on parler de production industrielle quand même le yaourt, dont tous les composants, à l'exception de l'eau - si elle ne provient pas d'une station de dessalement-, sont importés, n'est finalement que «monté» ici, en Algérie ' Quelle gloire pourrions-nous tirer de ces «Made in Algeria» qui n'ont d'algérien que la main-d'?uvre 'C'est, en fait, des «Made by algerians».




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