Algérie

Sykes-Picot II



Sykes-Picot II
Alors que ceux-là mêmes qui ont décidé et mené la guerre contre le régime de Kadhafi pour le renverser et instaurer la démocratie avouent, aujourd'hui, avoir fait une énorme erreur en déstabilisant, voire en détruisant un état qui n'en était pas un, voilà que la dégradation de la situation en Libye interpelle la communauté internationale et plus particulièrement l'Europe, qui fait face désormais au flux migratoire de plus en plus important de la rive Sud. Alger avait raison de s'opposer à l'intervention de l'Otan contre le régime de Kadhafi, non parce qu'elle soutenait la dictature, mais parce qu'elle savait mieux que tout autre pays qu'un effondrement brutal du système libyen allait plonger non seulement ce pays dans le chaos, mais qu'il avait pour conséquence également la déstabilisation du Sahel.Au-delà de la responsabilité des Libyens qui n'ont pas construit des institutions solides pouvant résister à la fin des régimes politiques, l'intervention de l'Occident dans le "Printemps arabe" a beaucoup plus servi les mouvements extrémistes que la démocratie elle-même. Résultat : les islamistes veulent prendre par les armes ce qu'ils ont perdu par les urnes. Ironie du sort pour un mouvement fondamentaliste qui a toujours plaidé la "victimisation" face aux régimes républicains qu'il a combattus par le terrorisme parce qu'ils lui auraient volé une victoire qu'il croit lui revenir de droit. Le plus grave dans ce qui se passe dans la Libye voisine, c'est qu'il n'existe pas de contre-pouvoir à même de susciter un consensus politique où toutes les tendances peuvent être représentées sans pour autant mettre en péril l'existence du pays.Après la partition du Soudan, la carte géographique du Moyen-Orient n'est plus ce qu'elle était au début du XIXe siècle, du moins pas celle décidée en 1916 à travers les accords de Sykes-Picot qui ont découpé cette région sensible du monde au profit des seuls intérêts de l'Occident en pleine expansion et développement industriel. Ce qui se passe aujourd'hui en Libye, au Mali, dans le Sahel, ainsi que la situation qui prévaut en Syrie dont une partie, le Golan en l'occurrence, demeure occupée par Israël, sans compter le chaos irakien et la déstructuration du Liban, conséquences des luttes d'influences régionales, peuvent être les signes annonciateurs de changements profonds dans un monde qui bouge dangereusement vers l'inconnu.NomAdresse email




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