Algérie

Suspension du traité d'amitié Algérie-Espagne: Alger déplore la précipitation de l'UE



La suspension par l'Algérie du traité d'amitié et de bon voisinage signé avec l'Espagne en 2002 ne remet aucunement en question l'Accord d'Association avec l'UE signé le 22 avril 2002 et entré en vigueur le 1er septembre 2005.C'est ce qui a été expliqué à travers un communiqué de la mission d'Algérie auprès de l'Union Européenne, rendu public le 10 juin 2022, soit quelques heures après la réaction de Bruxelles dans le sillage de cette suspension du traité d'amitié Algérie-Espagne. Non sans «déplorer la précipitation» avec laquelle la Commission Européenne a réagi sans consultation préalable, ni vérification aucune, auprès du gouvernement algérien, à la suspension par l'Algérie d'un Traité politique bilatéral avec un partenaire européen, en l'occurrence l'Espagne, sans s'assurer que cette mesure n'affecte ni directement, ni indirectement ses engagements contenus dans l'Accord d'Association Algérie-Union Européenne, soulignent les termes du communiqué de la mission d'Algérie auprès de la Commission européenne. Rappelons que dans un communiqué commun, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell et le vice-président exécutif de la Commission européenne et commissaire en charge du commerce de l'UE, Valdis Dombrovskis, ont qualifié cette décision d'«extrêmement préoccupante». «Nous évaluons les implications des actions algériennes», notamment l'instruction donnée aux institutions financières «d'arrêter les transactions entre les deux pays, qui semble être en violation de l'Accord d'Association UE-Algérie, en particulier dans le domaine du commerce et de l'investissement», ont-ils souligné, après une réunion à Bruxelles avec le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares. «L'Algérie est un partenaire important de l'UE en Méditerranée et un acteur clé pour la stabilité régionale. Nous espérons qu'au nom de notre partenariat solide et à long terme, une solution rapide sera trouvée pour rétablir pleinement les relations commerciales et d'investissement », ont conclu Josep Borrell et Valdis Dombrovskis.
Quant au chef de la diplomatie espagnole, il a soutenu que «nous défendrons fermement nos entreprises et les intérêts de l'Espagne, qui sont aussi des entreprises de l'UE et qui portent les intérêts de l'UE».
La mission d'Algérie auprès de l'UE a tenu, donc, à clarifier la situation, en affirmant que «la prétendue mesure d'arrêt par le Gouvernement des transactions courantes avec un partenaire européen, elle n'existe en fait que dans l'esprit de ceux qui la revendiquent et de ceux qui se sont empressés de la stigmatiser». Concernant les livraisons de gaz à l'Espagne, la mission a fait savoir que «l'Algérie a déjà fait savoir par la voix la plus autorisée, celle du président de la République, qu'elle continuera à honorer tous ses engagements pris dans ce contexte, à charge pour les entreprises commerciales concernées d'assumer l'ensemble de leurs engagements contractuels».


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