SuspenseLa Corruptrice (146e partie)

Résumé de la 145e partie - L'horrible confession de Marcelle figure sur ce cahier laissé au Docteur...Je viens d'entendre partir la voiture en pleine nuit. Denys doit se rendre au château pour vérifier tout ce que je lui ai dit : il trouvera porte close et reviendra ici désespéré. Je n'ai plus une minute à perdre ! Le moment est venu... Je vais me faire très belle pour l'accueillir à son retour... Ce déshabillé rose, que j'ai acheté hier à Paris en sortant de ma visite au docteur Schenck, est suggestif : il lui plaira. Je vais aussi dénouer mes beaux cheveux. II va me découvrir enfin sous mon aspect de femme et non plus sous ce déguisement perpétuel d'infirmière... Il comprendra enfin la chance qu'il aura eue de me trouver sur, son chemin à l'instant précis où il se croyait abandonné...
' ...Je suis prête. Je viens de me regarder une dernière fois dans la glace et je me trouve désirable. Ce déshabillé est la chose la plus excitante du monde ! Et ces cheveux qui descendent jusqu'à ma ceinture.., ils dégagent une sensualité ! Je me suis à peine maquillée pour ne pas copier Christiane : il doit être séduit par le contraste d'une femme naturelle... En revanche, je n'ai pas craint de me parfumer : «Vol de Nuit» de Guerlain... Jamais nom de parfum fut plus approprié : je vais voler Denys à cette femme, à toutes les femmes, en une nuit ! N'est-ce pas admirable '
' Mon côté gauche m'a fait horriblement mal cet après-midi mais il faut souffrir avant d'avoir la récompense de l'amour. Toutes les grandes amoureuses ont souffert comme moi ! J'ai dû faire deux piqûres : la première à cinq heures pour retrouver vers sept heures la maîtrise qui m'a permis de lui annoncer, avec un calme apparent, la bonne nouvelle de la fuite de ma rivale... la deuxième, dès que je suis remontée dans cette chambre, pour avoir la force de faire ma toilette nuptiale... Mais je sens que cette double dose a été trop forte : actuellement j'ai l'impression que je vais m'évanouir... II ne le faut pas ! Je dois réagir ! Je connais très bien maintenant l'effet de la morphine : d'abord c'est l'abrutissement puis, peu à peu, arrive la merveilleuse exaltation ! Mon horaire a été bien étudié : il reviendra de son pèlerinage décevant au château de ses amours perdues vers une heure du matin... À ce moment-là, je serai en pleine exaltation et la plus belle des amoureuses.., il ne pourra même pas me résister !
La pendule du vestibule vient de sonner une heure... il n'arrive pas ! Que fait-il donc ' Pourvu qu'il n'ait pas rencontré une autre femme ! Je suis follement jalouse ! Déjà !... J'entends une voiture... Elle passe devant la maison sans s'arrêter... Ce n'est pas la sienne. Cette attente est à la fois horrible et merveilleuse... Un autre bruit de moteur. Cette fois, c'est lui ! Je ne me trompe pas... Les phares viennent de balayer la façade et les rideaux tirés de ma fenêtre d'amante anxieuse... Les graviers de la cour crissent... C'est son coup de frein... Le bruit de moteur s'arrête... (A suivre...)