Algérie

SuspenseLa Corruptrice (145e partie)



SuspenseLa Corruptrice (145e partie)
Résumé de la 144e partie - Le Professeur Berthet promet au Dr d'être chez lui dès les premières heures de la matinée...Je remontai dans la chambre où Clémentine avait allumé deux bougies qu'elle avait placées sur une table, recouverte d'un drap blanc, au pied du lit. Elle avait croisé les mains de la morte sur sa poitrine et placé un chapelet entre ses doigts. Comme je regardais ce chapelet avec un certain étonnement, sachant que Marcelle Davois était foncièrement athée, ma nounou dit - «Oh ! ça ne peut pas lui faire du mal ! Plutôt du bien...»
Je préférai ne rien répondre et examinai attentivement le visage émacié de Marcelle : il me parut détendu dans la mort, presque beau. Quand j'avais déshabillé cette moribonde pour lui faire les inutiles lavages d'estomac, je n'avais pas remarqué sur son corps les moindres traces ou symptômes autres que ceux de l'em-poisonnement. Je savais bien, évidemment, qu'un cancer du poumon n'est visible qu'à la radio... et le seul mot radio me fit sursauter. Ces radios qui étaient intercalées dans le petit cahier vert ' Je redescendis dans mon cabinet et me penchai avidement sur la première page : je comprenais que là se trouvait la confirmation écrite de ce que m'avait dit le professeur Berthet... Et je lus l'horrible confession pendant le reste de la nuit. À certains moments j'étais tellement éc'uré que j'avais envie de déchirer le cahier en mille morceaux mais, malgré moi, une force invisible me poussait à lire jusqu'au bout, sans défaillance... Les pages les plus inouïes furent peut-être les dernières. Je vais les relire ici une fois encore. Ensuite ce sera fini pour toujours. Le cahier disparaîtra.
Les dates des dernières pages se succèdent, rapides. Les notes sont plus hachées, plus courtes surtout. L'écriture est moins soignée, moins impersonnelle. Les pleins et les déliés d'institutrice ne sont plus respectés. On sent vraiment qu'à partir de l'instant où ma pauvre Christiane s'enfuit pour me cacher son mal, Marcelle Davois a joué carrément le jeu, abattant ses derniers atouts, luttant à la fois contre le mal qui l'envahissait et le peu de temps qui lui restait pour faire ma conquête ! Dois-je attribuer à ses longues années de refoulement sexuel le souffle de folie qui plane sur ces lignes jetées en hâte dans le cahier vert '
«Ce 7 novembre.
' Christiane est enfin partie ! II m'a fallu du génie pour obtenir ce résultat. J'ai triomphé parce que mon intelligence l'a complètement dominée. Si je l'avais voulu, elle aurait été se jeter dans la rivière mais ce n'était pas nécessaire : l'idée morale du cancer a suffi. Je reste seule, maîtresse de la situation. Quelle joie ce fut pour moi d'annoncer tout à l'heure à Denys qu'il ne reverrait plus la châtelaine avant longtemps ! Evidemment j'ai un peu brodé mais c'était indispensable l'adresse a été de lui faire croire que la véritable raison cachée de cette fuite devait être un autre homme... (A suivre...)


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