Résumé de la 3e partie - L'abominable Oscar dresse un tableau critique de la situation des artistes et particulièrement celui de Lysander Parris.- II est devenu fou. (Irene attendit. Les artistes. fous, aurait-elle très bien pu faire remarquer, n'étaient pas plus intéressants que les artistes pauvres.) Tout à fait. fou, répéta Mr Wild en se levant pour marcher de long en large sur le tapis usé devant la cheminée. (Quand un homme de plus d'un mètre. quatre-vingts se met à marcher de long en large devant deux femmes assises, l'effet produit mérite leur attention, sinon leur admiration.) II s'est barricadé dans le grenier qui lui sert d'atelier en compagnie de son dernier modèle et refuse de cesser de peindre. Il refuse de répondre à la porte, de boire de manger ou de parler à sa femme et ses enfants qui sont désespérés. Il refuse même de me parler, moi, ajouta-t-il avec la plus grande incrédulité.- Je ne peux pas l'imaginer, commenta Irene toi, Nell 'Je murmurai quelque chose d'incompréhensible..- Les artistes, ajouta-t-elle doucement, sont sujets à de telles périodes d'activité obsessionnelle. Sans doute en sortira-t-il lorsque sa dernière ?uvre sera peinte, ou si la faim ou la soif l'y contraignent suffisamment. Ou quand son modèle, épuisée, lui demandera de partir.- Non. (Oscar Wild s'arrêta devant la cheminée une main enfoncée dans son gilet. Son silence et son immobilité soudaine étaient bien plus impressionnant que tout le bath qu'il pouvait faire.) Le modèle épuisé ne demandera jamais de partir. D'après ce que je sais, elle est morte.Une demi-heure-plus tard, notre trio bien mal assorti cahotait dans un fiacre en direction de Chelsea. Irene avait revêtu une spectaculaire robe de soie bronze, bordée de moire rose et de longs gants de même couleurs.- Parlez-moi du ménage, dit-je tout en piquant une aiguille dans son chapeau de noire rose dont les plumes roses et blanches tremblèrent en protestation devant un tel traitement.Mr Wild s'y plia avec bien-plus de grâce qu'il n'en avait montré pour siffler notre attelage un instant plus tôt. il posa ses deux mains sur le pommeau de sa canne - au moins il portait des gants normaux: couleur beurre frais - et commença avec un étrange sourire.- Le ménage. Que peut-on dire sur le ménage d'un peintre ' C'est quelque chose d'aussi irrégulier, que ses compositions sont symétriques. Je devrais commencer par Parris lui-même. C'est un homme d'âge mûr, sans grand talent social, qui n'a réussi à se faire connaître que dans un seul domaine les délicieux, décadents, luxuriants, languides, splendides, flamboyants, complexes verts qui sont la marque de son ?uvre C'est le maître de la couleur verte. Je ne puis voir une feuille, d'acanthe, les plumés d'un paon ou regarder l'émeraude qui orne le front de la déesse Kali sans penser au vert Parris.A suivre
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Posté Le : 09/08/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Carole Nelson Douglas
Source : www.infosoir.com