Algérie

Suspense La nuit du renard (83e partie)



Résumé de la 82e partie - Au volant, Steve se remémore sa défunte épouse et le temps passé ensemble. Puis, vint Sharon...
Sharon avait accepté très vite (de dîner), comme si elle attendait cette proposition. La journée lui avait paru interminable avant qu'il ne sonne à sa porte. A cette époque, leur discussion sur la peine capitale était plus idéologique que personnelle. Ce n'est que lorsque Sharon s'était aperçue qu'elle ne pouvait plus sauver Ronald Thompson qu'elle s'était tournée contre lui.
Il était sur l'autoroute de Cross-County. Ses mains man'uvraient toutes seules, choisissant la route, à suivre sans qu'il en fût conscient.
Sharon. C'était si bon de parler de nouveau à quelqu'un, au cours d'un dîner, lors d'un dernier verre chez elle. Elle comprenait les problèmes que pose le lancement d'un nouveau magazine avec la bataille pour trouver des annonceurs, pour augmenter la diffusion. Un vrai sujet de conversation sur l'oreiller, plaisantait-il.
Il avait quitté Time et était entré à L'Evénement peu de mois avant la mort de Nina. Un vrai coup de poker. Il gagnait très bien sa vie à Time. C'était, pour beaucoup, une question d'amour-propre. Il allait coopérer à la création du meilleur magazine du pays. Il allait devenir riche, le crack des rédacteurs en chef. Et montrer ce qu'il valait au père de Nina. Il lui ferait ravaler ses paroles.
Les parents de Nina lui avaient reproché sa mort. «Si elle avait habité une maison comme il faut, une maison bien gardée, avec un personnel suffisant, rien ne serait arrivé», avaient-ils déclaré. Ils avaient voulu emmener Neil en Europe. Neil, avec ces deux-là !
Neil. Le pauvre petit. Tel père, tel fils. La mère de Steve était morte quand il avait trois ans. Il ne se souvenait pas d'elle. Son père ne s'était jamais remarié. C'était une erreur. Steve avait grandi sans mère. Il se rappelait, il avait sept ans, une maîtresse remplaçante dans sa classe leur avait fait dessiner des cartes pour la fête des mères.
A la fin de la journée, elle avait remarqué que Steve n'avait pas mis la sienne dans son cartable. «Tu ne vas pas la laisser là, n'est-ce pas ' avait-elle demandé. Ta maman sera si heureuse de l'avoir dimanche.»
Il l'avait déchirée et s'était enfui de la classe.
Il ne voulait pas de ça pour Neil. Il voulait que Neil grandisse dans une maison heureuse, une maison avec des frères et des s'urs. Il ne voulait pas qu'il vive comme son père, qui était resté seul, uniquement occupé par Steve, se vantant dans tout le bureau de poste d'avoir un fils à Princeton. Un homme seul dans un appartement solitaire. Un matin, il ne s'était pas réveillé. Ne le voyant pas à son travail, on était allé voir chez lui. Et on était venu chercher Steve en classe.
C'était peut-être la raison pour laquelle il avait pris cette position sur la peine capitale ces dernières années. Parce qu'il savait comment vivent les gens âgés et pauvres, combien ils sont démunis. Parce qu'il était malade à l'idée que l'un d'eux puisse être sauvagement assassiné par des gangsters. (A suivre...)


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