Algérie

Suspense La Corruptrice (94e partie)



Suspense La Corruptrice (94e partie)
Résumé de la 93e partie - M. Boitard apprend au docteur que sa femme lui a laissé une lettre, l'informant qu'elle s'est tuée parce qu'elle avait un cancer du sein...Je pensai aussitôt : les voilà bien, les maris ! Après quelques années de vie commune, ils ne prennent même pas le temps d'examiner l'anatomie de leur épouse ! Ce sont eux les seuls coupables s'ils sont trompés. Cet excellent homme, plongé dans sa paperasserie, méritait un peu l'infortune conjugale que toute la ville connaissait, sauf lui. Il ajouta cependant : - «Hier soir, après avoir lu cette lettre, je suis remonté dans la chambre pour examiner la poitrine de ma pauvre Jeanne... et j'ai vu la grosseur. Ce qu'elle m'avait écrit était donc vrai ! Jamais je ne me pardonnerai ma négligence, docteur ! Si je m'étais occupé davantage de ma femme, j'aurais certainement découvert son mal quand il en était encore temps et je l'aurais obligée à se faire soigner tout de suite. Je vous l'aurais amenée... Mais puisque vous semblez savoir qu'elle avait une mammite, c'est donc qu'elle était venue vous voir '» - «En effet... et je lui ai donné le remède. Son cas n'offrait pas le moindre caractère de gravité.» - «Ce n'était donc pas cancéreux '» - «Nullement ! C'est elle seule qui s'est mis cette idée en tête, je ne sais trop pourquoi.» - «Vous êtes sûr de ce que vous me dites, docteur '»- «Oui, mon cher maître... et pour vous tranquilliser complètement, je vous propose que l'on pratique une autopsie avant que je ne délivre le permis d'inhumer !» Il réfléchit avant de répondre : - «A quoi cela servirait-il maintenant ' Cette lettre me prouve que ma femme m'aimait toujours et que, si elle a fait ça, ce fut sans doute par peur de se sentir diminuée physiquement à mon égard... Si elle ne m'a pas parlé de ce qu'elle pensait sincèrement être un mal inguérissable, ce fut uniquement pour ne pas m'affoler. Elle m'a donné là la plus belle preuve d'amour que puisse apporter une femme à son mari : un amour qui va jusqu'au sacrifice total et qui clôt définitivement toutes les rumeurs injustes que de mauvaises langues faisaient courir sur son compte parce qu'on ne lui pardonnait pas d'être belle et charmante... Je savais que j'avais une épouse merveilleuse, docteur, mais ce n'est que maintenant que je me rends compte à quel point elle fut admirable jusqu'au bout !»
Que pouvais-je répondre ' Ce mari effondré cherchait à se réfugier dans l'idée que sa femme lui était restée fidèle. La lettre même était pour lui une sorte de preuve qu'il conserverait toujours soigneusement cachée, et qu'il relirait peut-être de temps en temps quand le doute, semé par d'autres dans son esprit, le reprendrait. Il ne voulait pas, ne pouvait même pas envisager qu'elle ne s'était pas tuée uniquement pour lui éviter le spectacle hideux d'une longue agonie ajoutée à la déchéance visible de sa beauté !... Et j'étais le seul en ville à savoir qu'il n'y avait pas qu'une lettre, mais deux ! J'insistai encore pour l'autopsie : le refus, cette fois, fut catégorique. Je compris aussi que cet homme avait peur que le scandale, déjà suffisant comme ça avec le suicide, n'augmentât : la femme du notaire disséquée par un médecin légiste parce qu'on n'était pas sûr des causes véritables de sa mort ! (A suivre...)


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