Résumé de la 54e partie - Après la remontrance faite à Marcelle, le Dr ' reconnaissant qu'elle lui est d'une grande aide ' craint qu'elle s'en aille...Agacé, je rouvris doucement la porte de ma chambre : la lumière était toujours allumée chez Marcelle. Comment aurais-je pu imaginer qu'elle avait repris tranquillement la rédaction de son cahier après l'interruption laissée en blanc '
Il vient de venir. C'est la première fois qu'il a osé pénétrer dans ma chambre depuis que j'habite chez lui. II était très en colère. Ça ne m'a pas déplu : ça lui va bien de se montrer un homme ou, tout au moins, de se croire tel...
Pour moi, il ne sera toujours qu'un gamin adorable ! Et pour qu'il ait éprouvé le besoin de m'affirmer que Christiane serait un jour sa femme, c'est qu'il ne doit pas en être très sûr. Il a raison d'être un peu inquiet... J'aurais pu lui répondre : «Elle ne sera jamais votre femme, Denys», mais c'était trop tôt. Elle ne le sera jamais parce que je l'ai décidé. J'en arrive même à me demander pourquoi il s'acharne à croire que cette Christiane doit être la femme de sa vie. Ne serait-ce pas uniquement chez lui la nostalgie de fiançailles manquées et de promesses de jeunesse ' Je ne suis même pas convaincue que cette femme soit capable de le tenir par les sens et de se montrer une maîtresse accomplie. Tandis que moi je le domine déjà complètement par mon cerveau... Ça se sentait pendant sa crise de rage enfantine. II n'a qu'une peur : c'est que je m'en aille ! Il ne peut plus se passer de ma collaboration professionnelle. Qu'il se rassure : je resterai !
' Où aller d'ailleurs ' Le seul but de ma vie, ou de ce qu'il me reste à vivre, c'est Lui ! Je ne le quitterai plus à moins que ce ne soit dans la mort ! Combien de temps ai-je encore devant moi pour réussir à me l'attacher ' À peine deux ans : c'est ce que laisse comprendre clairement le dossier qui vient d'être établi sur moi à Villejuif et que j'ai volé... Je l'ai là, enfermé à double tour dans ce tiroir d'où je serai la seule à pouvoir le sortir quand j'aurai besoin d'y annoter les progrès du mal. Moi, qui ne voulais plus mettre les pieds à l'Institut du Cancer quand j'en suis partie après ma troisième séance chez Berthet, j'ai bien été contrainte d'y retourner dimanche matin, à une heure où les bâtiments étaient à peu près déserts. II n'était pas possible que les preuves écrites, les résultats des différents examens que j'ai subis, les radios enfin restassent aux archives de l'Institut, étiquetés sous un numéro de dossier quelconque et à la disposition de n'importe quel médecin ou membre du personnel !
' Tous ceux avec qui j'ai travaillé pendant des années et qui me connaissent, n'ont pas besoin de découvrir que sous le dossier 9 827 se trouve le nom de Marcelle Davois, atteinte d'un cancer très avancé au poumon gauche...
C'était trop dangereux pour ma tranquillité future ! S'il prenait par hasard à Denys l'envie d'aller rendre une nouvelle visite à son ancien patron, celui-ci - bien que je le croie assez discret - pourrait lui faire prendre connaissance de mon dossier et il saurait tout ! (A suivre...)
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Posté Le : 13/07/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Guy des Cars
Source : www.infosoir.com