Résumé de la 115e partie - Pour Marcelle, se débarrasser de quelqu'un sans risques, il n'y avait qu'à imiter certains médecins qui soignent une fausse maladie parce qu'ils n'ont pas découvert la vraie...Je n'en pouvais plus ! Je me suis fait la piqûre : ensuite j'ai dû sombrer dans une véritable torpeur. J'ai eu vaguement conscience que non seulement j'étais incapable de faire le moindre mouvement, mais que je ne pouvais même plus fixer mes idées ! Abrutie par la dose de morphine, je me suis enfin endormie mais je me suis réveillée en plein milieu de la nuit sous l'effet d'un horrible cauchemar : je voyais la main de Christiane qui essayait sans cesse de s'approcher de ma poitrine nue pour me planter un couteau dans le c'ur ! Elle voulait m'assassiner ! Et, à chacune de ses tentatives criminelles, je parvenais, au prix d'un effort surhumain de mon bras gauche, à faire dévier la lame.
' Je sais que la morphine donne des cauchemars... Quant à l'impression d'effort fait par mon bras gauche, elle doit venir du mal qui s'étend de plus en plus. Enfin, ce matin, je n'étais pas très vaillante pour me rendre au château. Il le fallait bien pourtant ! Ce ne fut que lorsque je revis devant moi, bien réel, le visage de celle qui voulait m'assassiner dans mon cauchemar, que j'ai retrouvé toute ma lucidité. Je me suis assise tranquillement auprès de son lit, et, tout en lui prenant le pouls, j'ai commencé à parler...
«' Ma petite Christiane... me permettez-vous de vous appeler ainsi '» Non seulement elle me le permettait, mais cette marque de tendresse semblait lui faire plaisir. - «Ma petite Christiane, vous allez beaucoup mieux... Savez-vous que vous nous avez fait très peur, au docteur et à moi ' En voilà des façons d'amoureux qui vont se promener sous la pluie ! Si vous me le permettez également, je gronderai votre fiancé ! Quelle imprudence ! Enfin, vous êtes sur la voie du rétablissement.., ce qui ne veut pas dire que vous soyez complètement guérie ! Ça peut être long...» - «Denys m'a dit hier soir que dans deux ou trois mois, si je ne faisais pas de folie, il n'y paraîtrait plus.» - «Ta-ta-ta !Le docteur Fortier est toujours un peu trop optimiste... Il va vous falloir prendre beaucoup de précautions... Et moi-même je ne serais pleinement rassurée sur votre état que si vous consentiez à passer une petite radio dès que vous pourrez supporter un court trajet en voiture !»- «Vous croyez réellement que c'est indispensable ' Denys ne m'en a pas parlé !» - «Au fond je finis par croire qu'il est un peu comme les gens de ce pays : qu'il n'aime pas les examens radioscopiques ! Il a tort : eux seuls apportent la véritable tranquillité, ils sont le complément indispensable de tout diagnostic... Vous-même avez passé assez d'heures avec moi dans la chambre-radio pour vous en rendre compte.» - «Vous avez rai-son, Marcelle.» - «Voulez-vous que ce soit moi seule qui vous fasse passer cette radio sans que le docteur Fortier le sache ' Il pourrait s'inquiéter inutilement alors que pour vous et moi ce n'est qu'une mesure de prudence supplémentaire.» (A suivre...)
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Posté Le : 26/09/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Guy des Cars
Source : www.infosoir.com