Algérie

Suspense La nuit du renard (34e partie)



Suspense                                    La nuit du renard (34e partie)
Résumé de la 33e partie - L'avocat veut faire une dernière tentative pour extirper Ron de la chaise électrique. Il lui demande de relater son emploi du temps le jour du crime...
Le train entra en gare de Carley à vingt et une heures. Entre-temps, l'impatience fiévreuse de Steve avait fait place à une inquiétude profonde, torturante. Il aurait dû téléphoner au docteur. Si Neil était malade, Sharon l'avait sûrement emmené chez lui pour qu'on lui fasse une piqûre. Voilà sans doute pourquoi le téléphone ne répondait pas.
Sharon était venue. Il en était certain. Elle n'aurait pas changé d'avis sans le prévenir.
Il y avait peut-être eu des coupures sur les lignes téléphoniques. Et s'il avait manqué le train, Dieu sait quand le prochain serait parti. Le conducteur avait parlé de voies ferrées impraticables à cause du gel.
Quelque chose était arrivé. Il le sentait. Il le savait.
Mais c'était peut-être l'approche de l'exécution qui le rendait si inquiet, agité. Seigneur, le journal du soir avait ressorti toute l'affaire. La photo de Nina en première page. Le titre : «Un jeune homme va mourir pour avoir brutalement assassiné une jeune mère dans le Connecticut.»
La photo de Thompson à côté de celle de la jeune femme. Un garçon à l'air gentil. Difficile de le croire capable d'un meurtre aussi horrible.
La photo de Nina. Cent fois, pendant le trajet Steve s'était surpris à la regarder. Les journalistes avaient tous réclamé une photographie à l'époque du meurtre mais il n'aurait jamais dû les laisser reproduire celle-ci. C'était sa photo préférée ; un instantané qu'il avait pris avec le vent dans ses boucles noires autour de son visage et son petit nez droit qu'elle fronçait toujours un peu quand elle riait. Et l'écharpe nouée souplement autour du cou. Il n'avait réalisé que plus tard que c'était l'écharpe dont Thompson s'était servi pour l'étrangler.
O Seigneur !
Steve fut le premier à se ruer sur le quai quand le train s'arrêta enfin à Carley une heure et demie après le départ. Dévalant les escaliers glissants du quai, il fonça dans le parking et s'escrima à essuyer la neige du pare-brise de sa voiture. Une mince couche de glace lui résistait. Impatiemment, il ouvrit le coffre et prit le dégivrant et le grattoir.
La dernière fois qu'il avait vu Nina vivante, elle l'avait conduit au train. Il avait remarqué que le pneu de secours était sur la roue avant droite. Elle avait alors avoué qu'elle avait crevé la veille au soir, et qu'elle roulait sur la roue de secours.
Furieux, il s'était emporté contre elle. «Tu ne devrais pas rouler avec ce pneu complètement fichu. Bon sang, chérie, ta négligence te tuera.»
Te tuera !
Elle lui avait promis d'aller chercher tout de suite l'autre pneu. Devant la gare, il s'apprêtait à sortir de la voiture sans l'embrasser, mais elle s'était penchée vers lui, caressant sa joue d'un baiser, et lui avait dit avec cet habituel petit rire dans la voix : «Passe une bonne journée, Grincheux, je t'aime.» (A suivre...)


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