Algérie

Suspense La nuit du renard (29e partie)


Suspense                                    La nuit du renard (29e partie)
Résumé de la 28e partie - Le ravisseur conduit Sharon et Neil dans une pièce sinistre. Combien de temps vont-ils y rester '
Elle avait mis sa valise à la consigne et était montée se débarbouiller dans les toilettes pour femmes du niveau principal. Après avoir défroissé sa vieille jupe de laine marron, boutonné son gros cardigan, elle s'était peignée, mouillant et aplatissant ses cheveux courts et gris autour de son large visage au menton fuyant.
Pendant les six heures suivantes, Lally avait exploré la gare, prenant un plaisir enfantin à regarder les mouvements affairés et pressés de la foule. Elle avait mangé au bar de l'un des petits snacks bon marché, fait du lèche-vitrines dans les galeries qui menaient aux hôtels et avait fini par s'installer dans la salle d'attente principale.
Fascinée, elle avait regardé une jeune femme allaiter son bébé affamé, comtemplé un jeune couple passionnément enlacé, suivi une partie de cartes que disputaient quatre joueurs.
La foule diminuait, enflait, diminuait, sous les signes du zodiaque. Il était presque minuit lorsqu'elle remarqua un groupe installé là depuis un bon bout de temps. Six hommes et une toute petite femme à tête d'oiseau qui parlaient avec une familiarité propre aux vieux amis. La femme s'était aperçue qu'elle les observait et elle s'était dirigée vers elle. «Tu es nouvelle ici '» Sa voix était rauque mais aimable. Un peu plus tôt, Lally l'avait vue prendre un journal dans une poubelle.
«Oui, dit-elle.
' Tu sais où aller '»
Lally avait réservé une chambre dans une auberge de jeunesse, mais une sorte d'instinct l'avait fait mentir.
«Non.
' Tu viens d'arriver '
' Oui.
' Tu as de l'argent '
' Pas beaucoup». Autre mensonge.
«Bon. T'en fais pas. On va te montrer. On est des habitués». Du bras, elle désignait le groupe derrière elle.
«Vous habitez près d'ici, alors '», avait demandé Lally.
Un sourire avait lui bizarrement dans les yeux de la femme, découvrant une rangé de dents gâtées.
«Non, nous habitons ici. je m'appelle Rosie Bidwell.»
Tout au long de ses soixante-deux tristes années, Lally n'avait jamais eu de véritable amie. Ce que changea Rosie Bidwell. Très vite, Lally fut acceptée comme l'une des leurs. Elle se débarrassa de sa valise et, comme Rosie, fourra tout ce qu'elle possédait dans des sacs à provisions. Elle apprit les coutumes... se nourrir pour presque rien dans les libres-services, prendre une douche de temps en temps dans les bains publics de Greenwich Village, dormir dans les asiles, ou dans les hôtels à un dollar la nuit, ou encore au centre de l'Armée du salut. Ou... dans sa pièce à Grand Central.
C'était le seul secret que Lally n'avait pas confié à Rosie. Exploratrice infatigable, elle s'était familiarisée avec chaque coin de sa gare. Elle montait les escaliers derrière les portes orange des quais et se promenait dans la zone sombre et caverneuse entre le sol du niveau supérieur et le plafond du niveau inférieur. (A suivre...)
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