Algérie

Suspense La maison biscornue (121e partie)



Suspense                                    La maison biscornue (121e partie)
Résumé de la 120e partie - Le grand-père avait-il pressenti que Joséphine risquait d'être une source de malédictions pour sa famille, mais aussi pour elle '
Il l'avait protégée contre elle-même et c'étaient les mêmes raisons qui l'avaient poussé à insister auprès de Sophia pour qu'elle veillât sur l'enfant.
Magda avait-elle deviné la vérité ' Sa hâte à envoyer Joséphine en Suisse permet de poser la question. Elle ne savait rien, je pense, mais un vague instinct maternel, peut-être, lui faisait tout craindre...
Mais Edith de Haviland '
J'ouvris enfin la lettre que je tenais à la main, et qui avait été placée par elle dans l'enveloppe contenant le carnet.
Mon cher Charles,
Cette lettre est pour vous seul... et pour Sophia, si vous le jugez bon. Il est indispensable que quelqu'un connaisse la vérité. J'ai trouvé le carnet ci-joint dans le chenil abandonné qui est derrière la maison. C'est là qu'elle le cachait. Il confirme tout ce que je redoutais déjà. Ai-je raison ou non d'agir comme je vais le faire ' Je l'ignore. Mais ma vie, de toute façon, aurait pris fin bientôt et je ne veux pas que l'enfant souffre le calvaire qui serait inévitablement le sien s'il lui fallait rendre compte de ses actes.
Dans la nature, il y a souvent des petits qui ne sont «pas comme les autres».
Si j'ai tort, que Dieu me pardonne ! Mais c'est l'amour qui me guide.
Dieu vous bénisse, tous les deux !
Edith de Haviland.
Je n'hésitai qu'un court instant, puis je tendis la lettre à Sophia. Quand elle en eut pris connaissance, nous ouvrîmes de nouveau le petit carnet noir.
Aujourd'hui, j'ai tué grand-père.
Nous tournâmes les feuillets. Le texte était effarant. Il intéresserait, je pense, un psychiatre. Un égoïsme forcené s'y affirmait à chaque page, l'enfant, avec une sincérité pitoyable, exposant les dérisoires mobiles de ses crimes. Grand-père ne veut pas que je devienne danseuse. Alors j'ai décidé de le tuer. Comme ça, j'irai vivre à Londres avec Maman et je deviendrai ballerine.
Les passages qui suivaient ne sont pas moins significatifs.
... Je ne veux pas aller en Suisse et je n'irai pas. Si Maman me force, je la tuerai, elle aussi. Seulement, je n'ai pas de poison. Je pourrais peut-être en fabriquer avec de la belladone.
Il paraît que c'est un poison violent.
... Eustace m'exaspère. Il dit que je ne suis qu'une fille, que je ne connais rien à rien et qu'une femme ne fera jamais un bon détective. Il ne me croirait pas si sotte s'il savait que c'est moi qui ai tué grand-père.
... J'aime bien Charles, mais il est plutôt bête. Je ne sais pas encore qui je ferai accuser du crime, Brenda et Laurence, peut-être. Brenda me déplaît : elle dit que je n'ai pas toute ma tête.
Mais j'aime bien Laurence. Il m'a parlé de Charlotte Corday.
Elle a tué quelqu'un dans sa baignoire. Elle a, d'ailleurs, été très maladroite.
Le dernier feuillet parlait de Nannie.
Je déteste Nannie. Je la hais. Elle dit que je ne suis qu'une petite fille prétentieuse, qui veut se donner de l'importance. C'est elle qui pousse Maman à m'envoyer en Suisse. Je la tuerai. Je crois que les pilules de tante Edith feront l'affaire. S'il y a un autre assassinat, la police reviendra à la maison et tout redeviendra épatant. (A suivre...)


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