Suspense Les travaux d'Hercule (37e partie)

Résumé de la 36e partie - Sanderfield dit à Poirot ne pas se souvenir de la femme de chambre qui était avec Mlle Samoushenka...
La jeune fille dont je parle était chez vous, à Grasslawn en juin dernier.
' Eh bien, tout ce que je peux dire, c'est que je l'ai oubliée. Je crois bien que Katrina n'avait pas de femme de chambre avec elle à l'époque. Vous devez faire une erreur.
Hercule Poirot hocha la tête. Il ne faisait pas erreur, il en était sûr.
Marie Hellin lança un rapide coup d''il à Hercule Poirot, puis elle détourna vivement les yeux qu'elle avait petits mais intelligents.
' Mais je me souviens parfaitement, Monsieur, dit-il d'un ton neutre. Mme Samoushenka m'a engagée la dernière semaine de juin. La femme de chambre précédente avait dû partir très vite.
' Avez-vous entendu dire pourquoi cette jeune fille est partie '
' Non... elle était peut-être malade. Madame ne m'a rien dit.
' Votre maîtresse était-elle facile à satisfaire '
La jeune fille haussa les épaules.
' Elle avait un drôle de caractère. Elle pleurait ou elle riait, tour à tour. Quelquefois, elle était tellement découragée qu'elle ne voulait ni manger ni parler. Ou bien elle était d'une folle gaieté. Les danseurs sont comme ça. C'est une question de tempérament.
' Et sir George '
La jeune fille s'anima aussitôt et son regard brilla d'une lueur mauvaise.
' Ah ! sir George Sanderfield ' Vous voudriez être renseigné sur son compte ' Le reste, ce n'était qu'une excuse, hein ' Ah ! sur lui, je pourrais vous en dire ! Tenez, quand...
' Non, non, c'est inutile, interrompit Poirot.
Elle le regarda, les yeux écarquillés, la bouche ouverte, visiblement furieuse et déçue.
' J'ai toujours dit que vous saviez tout, Alexis Paviovitch, murmura Hercule Poirot avec sou intonation la plus flatteuse.
Il songeait que le troisième des travaux d'Hercule avait exigé plus de déplacements et d'entrevues qu'il ne l'aurait imaginé. La disparition d'une simple petite femme de chambre se révélait un problème très ardu. Toutes les pistes suivies s'interrompaient brusquement pour ne mener nulle part.
La dernière l'avait conduit, ce soir-là, à Paris, Au Samovar, un restaurant dont le propriétaire, le comte Alexis Paviovitch, se vantait de savoir tout ce qui concernait le monde artistique.
Pour l'instant, il hochait la tête, satisfait.
' Oui, mon cher, c'est bien vrai, je suis au courant. Ah ! cette petite Samoushenka, cette exquise danseuse, vous voulez savoir où elle est partie ' Quelle merveille ! (Il se baisa le bout des doigts.) Quel feu, quel abandon ! Ah ! elle aurait été loin, ce serait devenu la première ballerine de son époque... et puis voilà que brusquement, elle part au bout du monde... et aussitôt... ah ! oui, aussitôt, on l'oublie.
' Où est-elle '
' En Suisse. A Vagray-les-Alpes. (A suivre...)