Algérie

Suspense La maison biscornue (92e partie)


Suspense                                    La maison biscornue (92e partie)
Résumé de la 91e partie - Qui est entré dans la chambre de Joséphine et a ainsi tout bouleversé sans avoir été vu ou entendu '
Ces mots éveillèrent dans ma mémoire des souvenirs, qui se précisèrent brusquement quand Taverner me demanda quand j'avais vu Joséphine pour la dernière fois.
' Attendez ! répondis-je.
Me précipitant hors de la pièce, je courus à l'étage supérieur.
Une minute plus tard, je me trouvais dans la chambre aux citernes, où je devais garder la tête baissée, le plafond étant bas et en pente. Quand j'avais surpris Joséphine en cet endroit, elle m'avait déclaré qu'elle y venait faire «du travail de détective».
Que pouvait-elle découvrir dans un grenier où il n'y avait guère que des toiles d'araignées ' Je ne le voyais pas. Mais je me rendais parfaitement compte que le lieu était idéal pour cacher quelque chose. Probablement que Joséphine s'en était avisée avant moi et qu'elle avait dû dissimuler en quelque recoin quelque chose dont elle n'ignorait pas qu'elle n'eût point dû l'avoir en sa possession. S'il en allait ainsi, ce quelque chose, je ne devais pas être long à le trouver.
Il me fallut exactement trois minutes. Ayant glissé ma main derrière le plus gros des réservoirs d'eau, je la ramenai fermée sur un petit paquet, enveloppé de papier brun. C'étaient des lettres.
Je pris connaissance de la première.
Tu ne saurais, mon Laurence adoré, imaginer avec quelle joie secrète j'ai écouté, hier soir, ces vers que tu nous as lus. Tu évitais de porter les yeux sur moi, mais je savais que c'était à moi, et à moi seule, que tu t'adressais. Aristide t'a dit : «Vous êtes un excellent lecteur !», sans rien soupçonner de ton émotion, non plus que de la mienne. Je suis sûre, mon amour, que tout sera pour le mieux avant pas longtemps et j'ai plaisir à penser qu'il mourra sans avoir jamais rien deviné, qu'il mourra heureux. Il a été très bon pour moi et je ne veux pas qu'il souffre. Mais je ne crois pas qu'on tire encore quelque satisfaction de la vie quand on a dépassé quatre-vingts ans, un âge que, pour ma part, j'espère bien ne jamais atteindre. Nous serons bientôt l'un à l'autre, mon aimé, et pour toujours ! Quelle joie ce sera pour moi que de t'appeler enfin «mon cher petit mari»... Nous étions faits l'un pour l'autre, mon amour, et je t'aime, je t'aime... je t'aime...
Il y avait une suite, mais je n'avais pas le goût de la connaître.
La mine sombre, j'allai rejoindre Taverner, à qui je remis ma trouvaille.
' Il est très possible, lui dis-je, que ce soit là ce que l'on est venu chercher ici.
Taverner lut quelques passages, puis me regarda. Son expression était celle d'un chat qui vient de se régaler de la plus onctueuse des crèmes.
' J'ai l'impression, déclara-t-il, que, pour Mrs Brenda Leonidès, on peut considérer que les carottes sont cuites. Et aussi pour Mr Laurence Brown...
C'est avec étonnement, quand j'y songe maintenant, que je suis obligé de m'avouer que je cessai de plaindre Brenda Leonidès et d'avoir la moindre sympathie pour elle, à partir de l'instant où me furent connues ces lettres qu'elle avait écrites à Laurence Brown. Etais-je blessé dans ma vanité d'homme ' (A suivre...)
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