Algérie

Suspense La maison biscornue (68e partie)



Suspense                                    La maison biscornue (68e partie)
Résumé de la 67e partie - Roger dit à son frère Philip, assumer seul la faillite de la société que son père lui a léguée...
Ce salon avait quelque chose de trop féminin, de trop douillet. C'était un de ces endroits où un homme ne peut pas être heureux longtemps. Impossible, dans un tel cadre, de lire le journal en fumant sa pipe, les pieds sur un fauteuil. Malgré ça, ayant toujours préféré un boudoir à un champ de man'uvre, j'aimais encore mieux cette pièce que, dans l'appartement du dessus, celle où Clemency m'avait reçu.
' En réalité, reprit-elle, c'est un décor adapté au personnage de Magda.
Son regard, qui avait fait le tour du salon, chercha le mien.
' Vous vous rendez compte de ce que nous venons de jouer ' C'est le deuxième acte, le conseil de famille. L'idée était de Magda... et elle ne rimait à rien. Il n'y avait rien à dire.
L'affaire, en effet, est réglée. Complètement.
Il n'y avait dans la voix aucune tristesse, une certaine satisfaction, plutôt. Devinant mon étonnement, elle poursuivit :
' Vous ne comprenez donc pas '... Nous sommes libres !
Enfin ! Pendant des années, Roger a été malheureux, vraiment malheureux. Il n'a jamais été fait pour les affaires. Il aime les chevaux, les arbres, la campagne. Mais, comme tous, il adorait son père... C'est ce qui fait le malheur de cette maison ! Mon beau-père n'était pas un tyran, il n'imposait pas ses volontés, il ne bousculait jamais personne ! Il adorait les siens et il a tout fait pour qu'ils fussent riches et indépendants. Il les aimait et ils l'aimaient.
' Et vous trouvez ça mal '
' Dans une certaine mesure, oui. Quand vos enfants sont grands, j'estime que vous devez vous éloigner, vous effacer, les obliger à vous oublier.
' Les obliger ! Mais, qu'elle s'exerce dans un sens ou dans l'autre, la contrainte est toujours la contrainte !
' S'il ne s'était pas composé une personnalité si...
' On ne se compose pas une personnalité, dis-je. On l'a ou on ne l'a pas.
' Il en avait trop pour Roger, répliqua-t-elle. Roger vénérait le vieil homme et n'avait d'autre ambition que de faire ce que souhaitait son père. Il n'a pas pu. L'Associated Catering, c'était la joie et l'orgueil de mon beau-père. Il l'a donnée à Roger, qui, placé à la tête de l'entreprise, s'est efforcé de se montrer digne de sa confiance. Malheureusement, il n'en avait pas le pouvoir.
En matière d'affaires, Roger, il faut bien le dire, est un incapable. Il le sait et c'est ce qui l'a rendu malheureux pendant toutes ces années durant lesquelles il a vu sa société dégringoler, en dépit de tous les efforts faits, lesquels ont simplement précipité la catastrophe. Aller d'échec en échec pendant si longtemps, c'est terrible. À quel point Roger a été malheureux, vous ne pouvez pas le savoir. Moi, je le sais !
Il y eut un long silence. (A suivre...)


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