Algérie

Suspense


Suspense
Résumé de la 310e partie n Ouvrant la porte à la volée, Charlotte s'élança dans la nuit glacée et la pluie diluvienne. Jonathan se précipita à sa suite?Brusquement, ce fut comme si un pan entier de la vie de Charlotte venait de s'effondrer, et que la terre se dérobait sous ses pieds. Lorsqu'elle retomba à nouveau sur terre, elle était en 1981 et Johnny venait de lui envoyer le recueil de poésie. Elle avait filé tout droit dans sa chambre, sans même prendre le temps de saluer sa grand-mère, puis s'était jetée sur le lit et avait ouvert le livre à la page de garde, sur laquelle Johnny avait écrit : «Voilà ce que j'éprouve, page 97.» Elle s'était mise à tourner frénétiquement les pages d'une main tremblante : Johnny s'était enfin décidé à sortir de sa coquille pour lui dire combien il l'aimait. Et puis les mots lui avaient sauté aux yeux ? des mots terribles, glacés : «il faut que je parte de mon côté», «l'espace et la solitude sont mon pain et ma lumière», «une âme solitaire, une âme seule», et son rêve avait volé en éclats. Le poème disait qu'il voulait partir de son côté, pour se souvenir «des automnes de notre amour», l'amitié, «car mon c?ur est ainsi fait». Pas un mot d'amour. Elle n'avait même pas pleuré tant elle était abasourdie. Elle l'avait appelé à Boston : «Je veux que nous restions amis, Johnny.» Elle l'avait dit de façon à lui donner l'impression que l'idée venait d'elle, car ainsi elle s'épargnait la honte de s'être vue rejetée. «Oui, six mille kilomètres nous séparent... oui, tu as ton travail, et moi le mien...», d'une voix tranchante comme un couteau, comme si elle avait voulu couper définitivement le lien qui la rattachait à Jonathan. Jamais elle ne lui dirait combien son poème l'avait humiliée, jamais plus elle n'avouerait ses sentiments à Jonathan ou à quiconque.? Charlie, écoute ! lui dit-il à travers la tempête.Elle sanglotait en hoquetant.? Retourne auprès de ta chère Adèle ! Laisse-moi tranquille !? Je ne retournerai pas auprès d'Adèle.? Arrête de mentir ! Pourquoi es-tu là, Jonathan ' Pourquoi es-tu revenu '? Je suis revenu parce que tu étais en danger...? Et qu'est-ce que ça peut bien te faire ' explosa-t-elle soudain, les larmes se mêlant à la pluie qui ruisselait sur son visage.Puis, posant ses deux mains sur sa poitrine, elle le repoussa violemment.? Charlie, tu sais pourquoi je suis ici ! Parce que je t'aime ! Elle se recula.? Tu as dit que tu avais appris la mort 4e ma grand-mère. Tu aurais pu au moins me passer un coup de fil. Ou m'envoyer une carte. J'avais besoin de toi. J'ai attendu...? Mais je t'ai envoyé une carte ! Et des fleurs !Elle releva le menton et rejeta la tête en arrière d'un air de défi, ses longs cheveux défaits coulant sur ses épaules comme des rubans noirs. A suivre


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