Algérie

Suspense



Suspense
Résumé de la 169e partie ? Après le départ de Marie-Ange, la réaction de Chantal est terrible. La fièvre se mêle à l'angoisse d'un c?ur déchiré. ..Sa conversation avec Marie-Ange bouleversait tous ses plans. Elle se laissa aller à un sursaut de révolte : cette petite s?ur candide, qui se permettait d'émettre calmement son avis sur un problème aussi grave, ne connaissait rien de l'existence ! Marie-Ange était vierge et ignorait ce que c'était que d'être mère; elle ne pouvait pas comprendre cet instinct animal de protection dont les pires filles sont capables à l'égard de l'enfant issu de leur chair. Elle ne le comprendrait jamais. La maternité est un état par lequel il faut passer pour en saisir toute la profondeur, Marie-Ange l'avait presque accusée de ne pas être une vraie femme ! C'était risible ! Chantal s'estimait infiniment plus femme qu'une religieuse, puisqu'elle était mère et amante. Avant, elle ne connaissait rien de la vie depuis la naissance de son fils et la rencontre de Robert, elle était femme deux fois.Elle profita de ce que sa fièvre diminuait un peu pour se lever. Même si celle-ci ne l'avait pas lâchée, elle aurait quitté son lit, ayant une mission à remplir. Après s'être rendue dans la cuisine, où elle enveloppa dans une feuille d'igname une tranche de pudding de Noël, elle prit le chemin de la colline et marcha vers la prison de Will.Celui-ci, selon son habitude, était assis devant sa cabane, au bord du fossé. Avant même que Chantal n'eût ouvert la bouche, il lui dit :??J'aime votre pas, Madame... Il est le seul qui ressemble à celui de s?ur Marie-Ange. Comme le sien, il est éthéré, léger... Il semble que vous ne marchez pas, mais que vous effleurez simplement notre sol comme un ange qui hésite à poser le pied sur une terre de désolation. Quand vous nous quitterez, vous n'emporterez aucune trace de notre poussière rouge à vos semelles... Vous n'aurez fait que passer au-dessus de nos misères.??Je ne crois pas, Will. Ces misères me touchent de plus près que vous ne le pensez. J'ai au contraire l'impression que si je quitte un jour Makogaï, mes épaules seront accablées par une douleur permanente et ne pourront plus jamais s'en débarrasser ! Mais je ne suis pas venue ici pour me plaindre ou m'apitoyer sur mon propre sort. Aujourd'hui, c'est Noël. J'ai voulu vous apporter une tranche d'un pudding de Christmas. Comment puis-je vous la remettre avec ce fossé odieux qui nous sépare ' J'aurais tellement aimé vous prouver que je n'ai pas peur de m'approcher de vous.Will ne répondait pas. Chantal ne voyait pas son visage, caché par la cagoule, mais eut l'impression que ses yeux, éteints pour toujours, pleuraient. Le lépreux saisit, avec ses deux moignons entourés de bandelettes, une longue perche ressemblant à une épuisette. (A suivre...)




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