Algérie

Suspense



Suspense
Résumé de la 148e partie ? Agathe quitte cette île où elle a perdu dix années de sa vie...Il était doublement blessé dans son orgueil et son amour paternel. Selon lui, jusqu'au moment où il avait appris le rôle abominable joué par Agathe la veille de la révolte, sa fille était la plus belle et la plus parfaite de toutes les jeunes filles de sa génération. Le réveil de cet homme de bien devant l'affreuse réalité avait été terrible. Son jugement avait suivi, impitoyable : si Agathe avait pu se conduire si mal, c'était qu'elle n'était plus son enfant... Et puisqu'elle n'était plus son enfant, elle n'avait plus rien à faire dans l'île. II fallait qu'elle partît ; le plus tôt serait le mieux ! Le Saint-John était toujours dans la rade, attendant le corps de Fred qui serait inhumé dans son pays natal. Agathe s'embarquerait sur ce même navire...Assis tristement à côté du hamac de Chantal, le Révérend David Hall regardait la mer ; il imaginait cet étrange voyage de noces sur le cargo des lépreux, où le fiancé dormait d'un sommeil éternel entre quatre planches et où la fiancée pleurait après avoir reçu la malédiction paternelle. Lui, le Révérend David Hall ne pleurait pas, sa mission sur terre n'était-elle pas de consoler les autres ' Chantal devina le drame intime qui se jouait dans le c?ur du pasteur et rompit le silence le plus doucement possible :? Vous avez bien fait d'agir ainsi. Agathe serait morte de chagrin et d'ennui ici.? Elle aurait été surtout un déplorable exemple de la méchanceté humaine, répondit gravement le Révérend David Hall. Nos malades ne doivent avoir, sous les yeux que des modèles de bonté ou d'abnégation.Après un moment d'hésitation, pendant lequel il retira ses lunettes pour essuyer les verres embués, le pasteur demanda timidement :? Accepterez-vous de remplacer un peu ces deux femmes ' Celle avec qui je pouvais converser, et celle que je guidais dans la vie... Je sais que Fred venait vous faire la lecture. Mon devoir est de le remplacer. Que vous lisait-il '? Un roman de Balzac.? Ce ne doit pas être une lecture très évangélique ! Si je vous enseignais plutôt, l'anglais '? Décidément, dit Chantal en souriant, il me fallait venir à Makogaï et être lépreuse pour, faire mon éducation. Eh bien ! C'est entendu : ce soir à huit heures commencera ma première leçon.En reprenant le chemin de son home, le Révérend David Hall était heureux : ces leçons tardives lui donneraient l'impression délicieuse qu'il était encore en train de parfaire l'éducation de sa fille.Chantal profita de ce que sa fièvre était légèrement tombée pour quitter son hamac et s'installer dans le living-room où se trouvait, sur la table en rotin, le petit livre apporté par le Père Rivain. (A suivre...)




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