Algérie

Suspense



Suspense
Résumé de la 140e partie ? Will dit aux lépreux : «Votre douleur, à l'annonce de la mort de Tom, ne doit pas se transformer en désir de vengeance pour une femme qui souffre du même mal que vous.»La seule ici qui ait le droit de tuer est la lèpre... Beaucoup d'entre vous réussiront à la vaincre à force de patience et de ténacité. Depuis des années, vous avez été aidés dans cette tâche surhumaine par des hommes et des femmes, venus d'Europe et d'Amérique que certains d'entre vous essaient de massacrer en ce moment.Depuis le premier instant où j'ai entendu, de ma colline, le crépitement des balles, j'ai compris que le plus grand des drames venait de s'abattre sur Makogaï. Il y a longtemps que je ne vois plus, mais j'entends d'ici les moindres bruits de l'île ; je perçois cette rumeur sourde de haine qui envahit tout... Ces cris de guerre, ces clameurs, ce tam-tam ne résonnaient plus depuis que la Charité avait imposé sa loi infiniment douce. Sentez-vous, mes frères, cette odeur atroce ' On dirait que Makogaï brûle tout entière...Chantal, toujours prostrée, écoutait cette voix qui lui faisait l'effet d'être une voix intérieure.??N'oubliez pas, mes frères, continuait Will, qu'un Dieu très puissant a dit : «Celui qui tuera périra par l'épée.» Le châtiment viendra ; je crains que la punition ne fonde sur nos têtes, implacable ! Ce jour-là, vous viendrez me trouver de nouveau, mais je ne pourrai plus rien...Depuis quelques instants, le bruit de la fusillade et les roulements du tam-tam étaient couverts par un ronronnement plus fort. Les prophéties du grand Will se réalisaient : toutes les têtes regardèrent vers le ciel. Tulio saisit le bras de Chantal et lui cria, ivre de joie :??Signora, oune aéroplane ! Nous sommes sauvés... Lé secours arrive !Chantal regarda à son tour : Tulio disait vrai. Un hydravion de la Marine Royale britannique tournoyait à faible altitude au-dessus de l'île. Presque simultanément, une sirène rauque, que la jeune femme reconnut tout de suite, se fit entendre plusieurs fois. Chantal regarda : la silhouette noire du «Saint-John» se découpait dans la rade. Le cargo maudit devenait pour elle le navire de la délivrance. Après s'être tu quelques instants, le roi des lépreux reprit :?Mes frères, j'espère que cette justice que vous vouliez appliquer ne se retournera pas contre vous. Dans quelques instants, quelques heures au plus, la puissance de l'ordre s'imposera de nouveau à Makogaï. Je ne saurais trop vous conseiller de rejoindre rapidement votre village et d'attendre avec calme dans vos demeures que l'on vous convie à en sortir.Le grand Will s'était tu. Les regards des lépreux allaient alternativement de cet homme seul, assis sur sa natte, à la baie de Dallice au centre de laquelle le «Saint-John» venait de jeter l'ancre. Rapidement des embarcations se détachèrent du cargo : elles étaient bourrées d'uniformes blancs surmontés de casques coloniaux. (A suivre...)




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