Résumé de la 132e partie ? Fred, à sa fenêtre, pense à ce que subit Chantal qu'il savait prisonnière des lépreux...Heureusement, Tulio Morro avait dû la rejoindre : on pouvait avoir confiance dans le prestige dont ce gros petit homme jouissait, par le miracle de sa voix, auprès des autres malades. Le médecin américain savait que sa propre mort serait horrible si les lépreux parvenaient à s'emparer de lui, mais il préférait tout plutôt que de savoir Chantal menacée. Il attendrait jusqu'à la dernière minute des deux heures de trêve pour agir alors il tenterait une sortie pour délivrer la jeune femme. Si c'était nécessaire, il abattrait tous ces forcenés.Fred n'avait pas adressé la parole à Agathe, qui restait silencieuse, assise auprès de Mrs Hall. Celle-ci était nerveuse.??David ! Qu'allons-nous devenir ' Tout cela ne serait jamais arrivé si vous m'aviez écoutée quand je vous ai déconseillé, au moment de notre mariage, de quitter Liverpool pour ces îles peuplées de sauvages...Le Révérend David Hall, impassible, était songeur. II se demandait quel motif puissant avait bien pu déterminer le geste homicide de celui qu'il considérait encore comme son futur gendre ' Le départ brusque de Fred dans la nuit, alors qu'il était assis tranquillement quelques instants auparavant à côté du lit d'Agathe, n'était pas normal.Quelque chose de décisif s'était passé entre Agathe et Fred, quelque chose qui avait déterminé la course folle du jeune médecin jusqu'à la maison de Chantal où le drame avait été immédiat. Plusieurs fois le ministre wesleyen avait essayé de questionner tout à tour Agathe et Fred ; la première se taisait, le deuxième changeait intentionnellement de conversation. Malgré ce mutisme, le Révérend David Hall savait que tout le secret de la mort de Tom résidait dans les confidences qu'il arracherait à l'un ou l'autre des jeunes gens.Le Père Rivain, toujours à son poste d'observation, n'était pas plus loquace que le Révérend David Hall, mais partageait, sans s'en douter, un avis diamétralement opposé à celui du ministre wesleyen sur l'issue de ce qu'il ne considérait que comme un simple conflit provenant d'une exaltation passagère des malades. L'aumônier catholique était d'un naturel optimiste. Selon lui, tout s'arrangerait le mieux du monde. Les lépreux rentreraient sagement dans leurs villages respectifs après avoir assisté à un salut d'actions de grâces, qu'il organiserait à l'église pour remercier le Ciel d'avoir évité le fléau supplémentaire d'une guerre civile. L'excellent homme ne pouvait pas concevoir que les effets de la charité chrétienne, répandue depuis tant d'années à Makogaï, ne se fissent pas sentir ; parmi ces malades, qui entouraient l'hôpital et poussaient des cris de mort, beaucoup étaient baptisés. Qu'ils fussent catholiques ou wesleyens, la religion qu'ils avaient embrassée avec enthousiasme ne pouvait avoir qu'une heureuse influence. (A suivre...)
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Posté Le : 29/04/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Guy des Cars
Source : www.infosoir.com