Algérie

Suspense


Suspense
Résumé de la 117e partie ? Chantal se rend chez Will...Le roi des lépreux n'avait plus ni mains ni pieds et devait rester perpétuellement assis ou allongé, en se traînant comme un reptile, pour entrer ou sortir de sa cabane.La jeune femme l'observait en silence lorsqu'une voix douce, paraissant venir d'un autre monde lui demanda :??Je suppose que vous êtes la Parisienne dont on me parle depuis quelques semaines.'II n'y avait pas à se tromper c'était bien Will qui venait de parler. Elle répondit :? Je suis la Parisienne.? Je parle toujours dans votre, langue avec le Père Rivain et les s?urs. Pourquoi êtes-vous devant moi 'Chantal ne répondit pas ; les paroles s'étranglaient dans sa gorge : elle était sur le point de s'enfuir. Mais la voix douce continua :? On ne vient voir Will que lorsqu'on a besoin de lui. Que puis-je pour vous 'La jeune femme mit un certain temps avant de répondre. Cet aveugle, rongé par le mal, prisonnier derrière son fossé, avait la prétention de la réconforter et de l'aider ! Elle demanda? Comment avez-vous pu savoir que j'étais là '? J'ai entendu vos pas sur le chemin comme j'entends ceux de tous mes visiteurs je passe ma vie à écouter des pas qui s'approchent ou qui s'éloignent... Et je fais l'impossible pour que ces pas, traînants et hésitants quand ils arrivent, soient alertes et assurés lorsqu'ils me quittent. Cela veut dire que j'ai réussi dans ma mission.? Une curieuse vocation...? Dites plutôt qu'elle est normale j'ai renoncé à me consoler moi-même ; autant employer mes dernières années d'existence à encourager les autres ! Ce n'est pas tout de soigner son corps, il faut aussi aider l'âme : la mienne est guérie depuis longtemps. Que puis-je faire pour la vôtre '? Croyez-vous en Dieu ' demanda brusquement Chantal.? Je n'aurais jamais pu atteindre ce degré de détachement des choses terrestres si je n'avais pas découvet une vie intérieure. J'y apprends chaque jour davantage, qu'il y a, au-dessus de ma toute petite personne humaine, un Etre supérieur possédant, le pouvoir de m'infliger la plus cruelle des épreuves. Lui. seul, également, aurait pu me guérir. Depuis le jour où je me suis converti, je n'ai cessé de répéter cette prière : «Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre net.» Ma prière est exaucée : ma conscience est nette. A quoi cela sert-il de guérir pour continuer, à traîner avec soi une difformité morale 'Chantal se taisait : cet homme finirait par lui faire croire que son sort était enviable. La voix masquée continuait :? J'ai entendu, à la place où vous êtes en ce moment, toutes les langues, tous les dialectes. (A suivre...)


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