Algérie

Suspense



Suspense
Résumé de la 105e partie ? Tous les soirs, le docteur venait faire sa lecture en sirotant un whisky. Chantal a fini par prendre goût à ces soirées...Les taches, répandues sur tout le corps, semblaient être maintenant définitives : de rose pâle, elles étaient devenues jaunes.Certaines étaient dures, d'autres se transformaient peu à peu en cloques créant des protubérances hideuses sur sa peau autrefois si douce... L'une d'elles, au bras gauche, prenait peu à peu l'aspect d'une plaie : Chantal n'osait même pas la regarder tellement cela lui faisait horreur ! Seul, le miracle du visage persistait : les cloques s'arrêtaient à la naissance du cou et de la nuque. Elle pourrait encore cacher son mal pendant quelque temps et avait déclaré à Marie-Ange qu'elle resterait chez elle quand le Gouverneur, anglais viendrait. Elle se refusait à faire figure de bête curieuse, ramenée d'un pays lointain se nommant la France, pour exciter la curiosité d'Européens transplantés sous un climat tropical. Chantal enfin, avait beaucoup de mal à s'habiller le matin et même à faire sa toilette : les doigts de sa main droite étaient presque complètement engourdis, son pouce commençait à se recroqueviller vers la paume. Malgré toutes les affirmations de Marie-Ange et surtout de Fred, elle craignait que le traitement ne produise aucun effet. Pendant une promenade solitaire, effectuée dans l'île deux jours avant l'arrivée du Gouverneur, elle remarqua que le moindre des habitants était occupé à pavoiser aux couleurs britanniques et fidjiennes les principaux bâtiments de l'île. Seule, l'église du Père Rivain arborait, à son clocher, un petit drapeau tricolore. Sur la grande place de la Mission, devant l'hôpital, avait été dressée une estrade destinée à recevoir les artistes lépreux qui s'exhiberaient dans une pièce à vaste figuration. Face à cette scène improvisée, le Dr Watson avait fait construire une tribune abritée des ardeurs solaires dans laquelle prendraient place les personnalités officielles. En passant devant l'ouvroir en plein air de la Mère Marie-Joseph, Chantal vit que la ruche de travail féminine était absorbée par la confection des costumes bariolés qu'endosseraient les acteurs de tous pays. La distribution de ce spectacle serait véritablement internationale avec des Chinois, des Hindous, des Phijiens, des Gilbertins et des Néo-Zélandais.Le grand jour arriva enfin. Chantal s'était étendue dans son hamac avec la ferme intention de ne pas en bouger ; depuis le lever du soleil, elle avait vu passer des théories de malades endimanchés qui se rendaient au port. Au loin, la plage lui apparaissait noire de monde, grouillante de lépreux.La jetée en bois du débarcadère était savamment décorée, cachée sous des guirlandes jaunes de mimosas retombant dans l'eau bleue de la baie de Dallice. (A suivre...)




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)